Bruxelles sommé de changer de politique économique

Le nom du prochain président de la Commission européenne ne devrait pas être connu avant fin juin
Florence Autret, à Bruxelles

Les chances de Jean-Claude Juncker de devenir le prochain président de la Commission européenne étaient reparties à la hausse mardi soir à l’issue d’une journée de tractations entre parlementaires et chefs d’Etat européens. Tout en donnant au président du Conseil européen Herman van Rompuy jusqu’à la fin juin pour s’entendre avec le Parlement sur le nom d’un candidat, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont ralliés à l’idée que le Parti populaire européen, arrivé en tête dimanche, propose un candidat.

Dans l’après-midi, la conférence des présidents de groupes politiques du parlement avait officiellement déclaré son soutien à l’ancien Premier ministre luxembourgeois et «demandé au Conseil européen de donner à Jean-Claude Juncker un mandat clair pour engager des négociations avec les autres groupes politiques», selon le président sortant du groupe socialiste, Hannes Swoboda. Herman van Rompuy «devra regarder si cette solution est possible», a expliqué mardi soir François Hollande, à l’issue d’une réunion des Vingt-Huit. Et de rappeler que le candidat désigné devait «réunir une double majorité», majorité simple au Parlement et qualifiée au Conseil européen. A défaut, il faudra tester la candidature du social-démocrate Martin Schulz, ou d’autres. Alors que la tradition était jusqu’à présent de choisir le président de la Commission par consensus, il semble que désormais un vote au sein du Conseil européen ne soit plus exclu.

Par ailleurs, le choc électoral de dimanche, qui va venir grossir les rangs eurosceptiques au Parlement, fait déjà sentir ses effets. A entendre le président français, il annonce un virage politique. Il faut «changer le cours de la construction européenne», a-t-il estimé. Les semaines à venir seront mises à profit pour préciser le «mandat» du prochain président de l’exécutif, autrement dit un programme.

Paris insiste sur la nécessité de «politiques industrielles et structurelles», de la création de «champions européens» dans le numérique, d’une politique énergétique qui «réduise la dépendance extérieure». Il y a deux ans, François Hollande avait obtenu peu de choses en plaidant la même cause, sinon un délai pour le redressement des finances publiques françaises. Mais les conditions de mise en place de la prochaine commission européenne pourraient changer la donne si elles débouchaient réellement sur un nouvel agenda politique engageant à la fois le parlement et les chefs d’Etat, qui doivent se revoir à Bruxelles le 27 juin.

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