Bruxelles pointe à nouveau les déséquilibres français

L’exécutif européen a publié son bilan économique de 18 Etats membres. La France et l’Italie inquiètent.
Antoine Landrot
DOMBROVSKIS Valdis
Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, chargé de l'Euro et du Dialogue social.  -  Crédit European Union EP

A l’occasion de la publication hier de son bilan économique approfondi de 18 Etats membres, lancé en novembre dernier, la Commission européenne a sorti le carton jaune contre cinq pays pour leurs déséquilibres économiques « excessifs » : la France, l’Italie, le Portugal, la Croatie et la Bulgarie (ces deux derniers ne sont pas membres de la zone euro). Bruxelles estime que ces déséquilibres pèsent sur leur croissance et doivent être corrigés au plus vite.

« Les motifs principaux de notre inquiétude sont la persistance d’un endettement élevé, qu’il soit public ou privé, la vulnérabilité du secteur financier et/ou la détérioration de la compétitivité », a indiqué hier à la presse le vice-président de l’exécutif européen en charge de l’euro, Valdis Dombrovskis. Il est notamment reproché à la France une réduction du déficit public plus lente que le reste de la zone euro, des dépenses publiques peu efficaces, sa faible compétitivité, l’alourdissement de sa fiscalité et un marché du travail problématique. Pour l’Italie, le danger provient surtout de son niveau d’endettement et « la faiblesse prolongée de sa productivité ». Bruxelles s’inquiète particulièrement du risque de contagion de ces deux pays, étant donné leur poids dans l’économie européenne.

L’Allemagne blâmée pour son excédent

C’est la deuxième fois d’affilée qu’à l’occasion du bilan approfondi annuel, la France, ainsi que les quatre autres pays, se voient reprocher leurs faiblesses économiques et le manque de réformes. Les efforts faits par la France pour appliquer les recommandations spécifiques de Bruxelles (qui en formule pour chaque pays présentant un déséquilibre) n’ont pas suffi. Une double peine puisque la France fait également l’objet, comme six autres pays de l’UE, d’une procédure de déficit excessif. Outre Paris, seuls le Portugal et la Croatie sont épinglés pour leurs déséquilibres « excessifs » à la fois en matière macroéconomique et de finances publiques.

Même l’Allemagne n’échappe pas totalement aux critiques. Elle fait partie des sept pays présentant des déséquilibres (non excessifs), aux côtés notamment des Pays-Bas, de la Suède et de l’Espagne. Bruxelles souligne en particulier son important excédent courant.

L’exécutif européen a le pouvoir de rejeter les budgets nationaux et de sanctionner les Etats qui ne remédient pas à leurs déséquilibres. Il n’en a pas encore fait usage. Il abordera les faiblesses des pays avec leurs gouvernements respectifs au cours des deux prochains mois.

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