Bruxelles accordera à l’Espagne un répit sur sa trajectoire budgétaire

Le programme de stabilité de Madrid prévoit une contraction du PIB de 1,3% cette année et un retour à 3% de déficit en 2016 au lieu de 2014
Isabelle Birambaux, à Madrid

Au lendemain de l’annonce d’un nouveau record historique de 6,2 millions de chômeurs, le gouvernement espagnol a annoncé vendredi son nouveau programme de stabilité qui sera envoyé à Bruxelles à la fin du mois. Au cœur de ce programme: une batterie de réformes structurelles et fiscales et une révision de toutes les prévisions économiques, jugées «inévitables» par Jesus Castillo, économiste chez Natixis, qui estime que le gouvernement espagnol «est revenu à des données plus crédibles».

Le ministre de l’Economie Luis de Guindos a ainsi reconnu que la récession dans laquelle se trouve plongée l’économie espagnole est bien plus grave que prévu. Le PIB reculera en 2013 à 1,3%, soit le triple de ce qui était prévu cette année, avant de revenir à une timide croissance de 0,5% en 2014, «année du redressement», a-t-il assuré.

Le gouvernement espagnol a également avoué qu’il lui faudrait deux ans de plus pour atteindre l’objectif de déficit public de 3% exigé par Bruxelles, en 2016 au lieu de 2014. «Le report de la correction du déficit excessif à 2016 est cohérent avec l’analyse technique actuelle», a réagi la Commission européenne, laissant ainsi entendre qu’elle accorderait ce répit. Pour 2013, Madrid table sur un déficit public de 6,3% en 2013 au lieu des 4,5% initialement prévus. Le gouvernement a également révisé à la hausse le taux de chômage qu’il prévoit à 26,7% pour l’année prochaine.

Parmi les réformes annoncées, on compte une série de nouvelles mesures fiscales. La hausse temporaire des impôts sur les revenus sera maintenue jusqu’en 2014, il y aura de nouvelles taxes en matière d’environnement ainsi qu’une augmentation de certains impôts sauf sur l’essence. Par ailleurs, certaines déductions pour les entreprises disparaîtront tandis que sera introduit un impôt sur les dépôts bancaires, qui permettra d’engranger 300 millions d’euros.

Ces mesures fiscales seront accompagnées d’une batterie de réformes structurelles visant à relancer l’emploi, les exportations et l’investissement étranger dans la péninsule. Une réforme des retraites du secteur public sera soumise en septembre. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy se présentera prochainement devant le Parlement pour exposer son nouveau plan de réformes et le cadre macroéconomique qu’il enverra à Bruxelles.

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