BNP Paribas IP tente de renverser la vapeur en se réorganisant

La mise en place de trois lignes métiers intervient alors que la filiale de la banque décroche depuis 2010 par rapport à ses concurrents
Alexandre Garabedian

Fin 2009, peu après le rachat de Fortis, BNP Paribas et ses 431 milliards d’euros d’actifs sous gestion talonnaient Natixis Global AM et ses 505 milliards d’encours. Quatre ans plus tard, la banque a perdu le contact avec ses concurrents français, reléguée dans le ventre mou du championnat des gestionnaires européens et mondiaux. BNP Paribas Investment Partners n’affichait que 375 milliards d’encours à fin juin 2013, contre 603 milliards pour Natixis Global AM. Elle pèse même moitié moins qu’Amundi, qui gère 746 milliards. Tout l’enjeu de la réorganisation annoncée hier est d’inverser la tendance.

BNP Paribas IP a officialisé sa réorganisation en lignes métiers – institutionnels, distributeurs et Asie Pacifique / pays émergents – confirmant les informations publiées fin septembre par L’Agefi et Newsmanagers. Theam, qui regroupe les activités de produits structurés, gestion quantitative, indicielle et alternative, sera dirigée par Denis Panel, actuel responsable des activités d’investissement. Gilles Guérin, qui dirigeait le pôle depuis sa création en 2011, quitte Theam pour les activités d’incubation de BNP Paribas IP, que le groupe exerce surtout aux Etats-Unis depuis 2009 en partenariat avec Northern Lights Venture.

Reste maintenant à traduire dans les faits cette réorganisation, qui s’inscrit dans une volonté de collecter 40 milliards d’euros d’ici à 2016. BNP Paribas IP attribue son recul des dernières années à deux phénomènes: son exposition à des produits peu en vogue – les fonds monétaires et les structurés – et sa dépendance aux réseaux bancaires de sa maison-mère, qui ont surtout collecté de l’épargne de bilan depuis deux ans.

Mais de bons connaisseurs pointent du doigt d’autres handicaps. Comme beaucoup de gérants d’Europe continentale, BNP Paribas IP affiche une gamme pléthorique alors que les «flagships funds», ces grands fonds de plusieurs milliards dont les Anglo-Saxons sont spécialistes, concentrent aujourd’hui le gros de la collecte. «Malgré une large palette d’expertises de gestion, le groupe manque de taille critique par rapport à ses concurrents sur les classes d’actifs les plus vendues: global credit et equities, et marchés émergents», ajoute un observateur.

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