
BNP Paribas IP lance le premier CLO post-crise d’un gérant français
BNP Paribas Investment Partners, le gestionnaire d’actifs de BNP Paribas, vient de mettre, à la mi-avril, la touche finale à son opération de 308,5 millions d’euros qui est la première titrisation de prêts à effets de levier (CLO ou collateralised loan obligation) gérée par une société de gestion française depuis la crise.
Le marché du CLO, complètement fermé pendant la crise, ne s’est rouvert qu’à partir de 2013 avec des opérations dites «2.0» correspondant mieux aux attentes des régulateurs et des investisseurs. Même s’il reste beaucoup moins dynamique qu’aux Etats-Unis, le marché européen a enregistré 35 émissions totalisant 14,5 milliards d’euros en 2014. Au premier trimestre 2015, le nombre d’émissions a dépassé celui enregistré l’année dernière sur la même période avec 9 opérations de 3,75 milliards d’euros, contre 8 transactions de 3,52 milliards un an auparavant, selon Standard & Poor’s.
Après avoir racheté des CLO pendant la crise, l’équipe de BNP Paribas IP a travaillé près d’un an sur le lancement de son nouveau véhicule, BNPP IP Euro CLO 2015-1, pour constituer un portefeuille. «D’autres acteurs peuvent réaliser 3-4 opérations par an. Evidemment, ils n’ont pas forcément la même exigence en termes de sélectivité des investissements», explique Philippe de Nercy, co-responsable de l’équipe alternative debt management chez BNP Paribas IP. Le professionnel revendique un portefeuille «très granulaire» (avec plus de 90 investissements à terme) et de «très bonne qualité» qui ne doit pas être investi à plus de 5% dans des prêts subordonnés. «La rémunération proposée sur les financements subordonnés de type second lien n’est à mon sens pas vraiment intéressante. Les taux de recouvrement sur ces investissements sont très bas, et le supplément de rémunération (…) ne couvre pas vraiment ce surcroît de risque», justifie-t-il.
La tranche A1 de 176,2 millions d’euros du CLO a été placée avec une marge de 135 points de base au-dessus de l’Euribor 3 mois, comme anticipé. «C’est le type de pricing qu’obtiennent les managers qui reviennent dans le marché avec un CLO 2.0», assure Philippe de Nercy. BNP Paribas IP travaille sur une nouvelle opération. «On anticipe plutôt un ralentissement dans la deuxième partie de l’année, notamment du fait que le marché primaire de nouveaux prêts à effet de levier est un peu atone», nuance le professionnel. En avril, S&P tablait sur 15 à 20 milliards d’euros d’émissions de CLO européens cette année.
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