BlackRock veut tourner la page sur l’invasion de ses bureaux en 2020

La société de gestion américaine n'était pas présente au procès de deux des militants ayant envahi ses locaux parisiens en février 2020.
Adrien Paredes-Vanheule

Accusé BlackRock, levez-vous ! Ce n’était pas le procès de la plus grosse société de gestion d’actifs au monde, ce mercredi 7 juillet, devant la 10e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Mais les absents ayant toujours tort, cela y ressemblait fortement malgré les nombreux rappels à l’ordre du président du tribunal.

Cette audience de plus de quatre heures, ponctuée de tensions et d’un incident en fin de séance, concernait avant tout deux militants écologistes et anticapitalistes, Amil et Michael. Le duo de sympathisants gilets jaunes était soupçonné d’avoir participé, le 10 février 2020, à l’invasion des locaux de BlackRock France et d’y avoir commis des dégradations, principalement des tags de type «BlackRock assassins», ou a minima d’en avoir été les complices.

Ces dégradations avaient été le point d’orgue d’une campagne publique négative de plusieurs mois contre le gestionnaire américain sur le sol français. Environ 90 personnes se revendiquant de divers mouvements y avaient pris part. Suspecté d’être un des leaders de l’opération, Amil était aussi poursuivi pour avoir refusé un prélèvement d’ADN et un relevé d’empreintes.

Des peines de six et quatre mois de prison avec sursis probatoire de deux ans et assorties de diverses obligations (réparation des dégâts commis, exercice d’une activité professionnelle, interdiction de paraître à Paris) ont été requises respectivement contre les deux prévenus.

L’ambiance du procès a parfois viré au loufoque. Comme ce gilet jaune, sans lien avec l’affaire et poursuivi en justice pour injure par le couple Macron en 2020, qui s’est porté partie civile demandant un euro symbolique pour préjudice moral... sauf dans le cas où le tribunal serait amené à juger les dégradations commises chez BlackRock France «comme un acte de résistance face à l’oppression» (sic).

Plus sérieusement, une question est revenue de façon régulière durant l’audience. «Où est BlackRock ?», a martelé Me Alice Becker, avocate de Michael, prévenu qui pensait «à l’origine participer à un sitting ou une manifestation devant le bâtiment» abritant les locaux parisiens de la firme. BlackRock n’était pas dans la salle puisque le gestionnaire avait souhaité rapidement tourner cette page et ne s’était pas constitué partie civile.

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