BlackRock France mise sur les fonds alternatifs pour étoffer son offre

Le groupe américain affiche 16,2 milliards d’euros d’encours à Paris, mais regrette un «plafond de verre» pour les maisons indépendantes
Amélie Laurin

La barre des 15 milliards est franchie. Fin décembre, BlackRock a atteint 16,2 milliards d’euros d’encours en France, à trois quarts en gestion actions active ou passive, contre 14,8 milliards à fin 2012. «Nous avons bénéficié d’un effet marché favorable mais pas seulement, car nos fonds émergents ont connu des performances négatives, explique Eric Wohleber, directeur général de BlackRock France. L’effet collecte a donc également joué, avec des flux positifs sur nos principaux ETF (fonds indiciels cotés) iShares, c’est-à-dire centrés sur l’Eurostoxx 50 ou le S&P 500, et sur la gestion active obligataire investment grade, spécialité historique de la maison».

Numéro un mondial de la gestion d’actifs avec 4.300 milliards de dollars d’encours (3.180 milliards d’euros), BlackRock ne communique pas le montant de sa collecte en France. «Grâce aux ETF, nous avons pu rattraper en huit ans seulement le chemin déjà parcouru par les leaders indépendants auprès de la clientèle française, juge Eric Wohleber. En dehors des filiales de banques et d’assureurs, seuls sept ou huit gestionnaires ont dépassé ici les 10 milliards d’euros d’encours pour des clients français (hors produits vendus à l’étranger, ndlr), comme s’il existait un plafond de verre autour de 15-20 milliards d’encours». Pour le dirigeannt, «ce n’est pas un hasard statistique: la distribution est sclérosée en France du fait de l’absence d’architecture ouverte dans les grandes banques et de la faiblesse de la collecte institutionnelle», faute de fonds de pension locaux.

Pour conjurer le sort, BlackRock France compte toujours sur les ETF (47% de ses encours) mais aussi, à l’autre bout du spectre, sur la gestion alternative «pour ne pas être en concurrence directe avec nos clients gestionnaires d’actifs sur leur cœur de gamme», assure Eric Wohleber. Depuis l’été dernier, il propose six FIA (fonds d’investissement alternatifs) de droit irlandais, grâce au passeport européen introduit par la directive AIFM, mais la collecte reste quasi nulle en France sur cette classe d’actifs.

BlackRock totalise pourtant 120 milliards de dollars dans l’alternatif qui regroupe hedge funds, private equity, infrastructures et immobilier. Composé de 20 commerciaux et supports, son bureau parisien chapeaute d’ailleurs désormais les cinq salariés français de MGPA. Ce gestionnaire immobilier racheté à l’automne dernier possède notamment le centre commercial parisien des Trois Quartiers à la Madeleine.

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