Barack Obama se lance dans une course contre la montre pour éviter le fiscal cliff

Le président américain rencontre aujourd’hui une dizaine de grands patrons américains inquiets et qui menacent d’investir hors des Etats-Unis
Patrick Aussannaire

Les tergiversations sur la résolution du «fiscal cliff» américain éprouvent la patience des investisseurs. Tentant de faire mentir un sondage du Pew Research Center montrant que la moitié environ des Américains doutent d’un accord entre républicains et démocrates, le président réélu Barack Obama s’est lancé dans une course contre la montre qui le conduit à recevoir aujourd’hui une dizaine de grands patrons américains, dont ceux de General Electric, American Express, Ford Motor, IBM et Wal-Mart.

Or, ces derniers ont renvoyé hier sans ménagement le gouvernement à ses responsabilités. «Si lors des dernières discussions sur le plafond de la dette (ndlr, à l'été 2011), ils ont joué avec le feu, cette fois, ils jouent avec la nitroglycérine », s’inquiétait hier David Cote, directeur général d’Honeywell. Et Duncan Niederauer, PDG de Nyse Euronext, de menacer qu’en cas d’échec des négociations, «nous n’investirons tout simplement plus aux Etats-Unis. Nous investirons ailleurs, là où nous aurons plus de certitude sur les perspectives économiques». BofA Merrill Lynch Global Research estime que les longues négociations créent un climat d’incertitudes pour les entreprises et les consommateurs.

Les deux camps restent actuellement ancrés sur leurs positions, les démocrates tenant à augmenter le taux d’imposition des 2% les plus riches, et les républicains souhaitant reconduire les baisses d’impôts pour toutes les tranches de revenus. Glenn Hubbard, ancien conseiller de campagne de Mitt Romney, a ouvert la porte d’un compromis en indiquant hier dans le Financial Times que «le premier pas est d’augmenter le taux moyen (pas marginal) d’imposition sur les plus hauts revenus». Mais le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a repoussé la solution temporaire de prolongation des allègements fiscaux pour donner du temps au gouvernement, l’estimant risquée et susceptible d’alimenter l’incertitude sur les marchés. Et le président de la Fed de Dallas, Richard Fisher, d’indiquer que le Fed ne sera pas «un filet de sécurité».

«Un accord entre les deux parties est probable» estime Aurel BGC qui précise cependant qu’«il est illusoire de penser que l’accord ne pèsera pas sur la croissance américaine de 2013. Un durcissement budgétaire s’annonce aux Etats-Unis, la principale inconnue est son ampleur». Le rapport du Congressional Budget Office montre un choix entre récession dans le cas où toutes les «mesures automatiques» sont appliquées en 2013, ou crise budgétaire si les hausses d’impôts sont reportées et les coupes budgétaires gelées.

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