Axel Weber ne sera pas candidat au poste de Jean-Claude Trichet

Le président de la Bundesbank met en cause le manque de soutien de certains gouvernements lors de la crise de la dette
Lothar Gries, à Francfort

Après l’annonce vendredi par le gouvernement allemand que l’actuel président de la Bundesbank quittera ses fonctions dès le 30 avril prochain, soit un an avant la fin de son mandat, Axel Weber a finalement rompu le silence ce week-end. Dans un entretien à l’hebdomadaire Der Spiegel il explique que ses prises de positions minoritaires lors de la crise de l’endettement l’an dernier lui avaient aliéné le soutien de certains gouvernements, indispensable, selon lui, pour briguer la présidence de la Banque Centrale Européenne.

«Je sais par conséquent depuis le mois de mai dernier que ma candidature potentielle à la présidence de la BCE était atteinte. Ma décision de ne pas briguer cette fonction importante a mûri tout au long de cette période», affirme-t-il dans l’entretien diffusé samedi. «Quand on défend une opinion minoritaire sur des questions de fond cela nuit à la crédibilité de la fonction particulière du président de la BCE», explique Weber. «Ces prises de position n’ont pas toujours été favorables à l’acceptation de ma personne par certains gouvernements», a ajouté le patron de la Bundesbank. La France notamment n’a pas caché son opposition à son arrivée à la tête de la BCE.

Weber se plaint du manque de soutien de la part de la chancelière Angela Merkel, qui s’était effectivement gardée de toute déclaration aussi bien sur la question du rachat des obligations d’Etat que sur la candidature de Weber à la tête de la banque centrale. Son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a laissé entendre que l’Allemagne pourrait renoncer à présenter un candidat à la succession de Jean-Claude Trichet dont le mandat arrive à échéance fin octobre. «Nous n’avons jamais insisté sur un candidat allemand à la tête de la BCE», a souligné le ministre, estimant que la question du successeur de Trichet sera abordé après le sommet sur la crise de l’euro à la fin du mois.

Concernant son avenir et les spéculations sur son intention de rejoindre Deutsche Bank, Weber a refusé de donner des précisions. Il a toutefois affirmé qu’il comptait prendre un congé jusqu'à la fin de l’année après avoir quitté son poste actuel. La chancellerie allemande a annoncé que son successeur serait nommé la semaine prochaine. Weber recommande la candidature de Jens Weidmann, conseiller économique d’Angela Merkel.

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