
Axa IM veut se faire une place sur le marché des CLO aux Etats-Unis
Axa IM affiche son ambition sur le marché de la titrisation aux Etats-Unis. Le spécialiste de la gestion d’actifs a placé son premier CLO depuis la mi-2006 et compte renouveler l’expérience cette année même s’il pourrait attendre que soient levées certaines incertitudes réglementaires.
La transaction Allegro CLO I de 369,35 millions de dollars a été close le 30 janvier dernier après avoir été mise à prix à la mi-décembre dernier. Elle était adossée à un portefeuille de prêts de plus de 130 entreprises, classées en catégorie spéculative, essentiellement américaines et émettant toutes en dollars. L’opération structurée a été entièrement vendue dans le marché car les règles de rétention du risque ne sont pas encore entrées en vigueur aux Etats-Unis. La transaction a été uniquement souscrite par des investisseurs américains et notamment par deux principaux. La première tranche notéé AAA de 213,8 millions de dollars a été placée avec une marge de 145 points de base au-dessus du Libor à trois mois.
«Notre objectif est de travailler sur deux nouvelles transactions américaines d’environ 400 millions de dollars en 2014», explique Jean-Philippe Levilain, responsable de l’équipe de financement structuré d’Axa IM aux Etats-Unis. «Le marché des leveraged loans reste attractif, car aujourd’hui on est sur des niveaux de rendements importants et dans le scénario de remontée potentielle des taux avec des niveaux de risques maîtrisés».
«La réglementation est bien entendu un sujet de préoccupation», précise le professionnel. Il note que le marché des CLO américains qui s’est rouvert dès 2012 s’est montré beaucoup moins dynamique ces dernières semaines alors que la règle Volcker peut soulever des questions d’interprétation. Il croit cependant qu’une fois les incertitudes dissipées, les transactions devraient repartir.
La réglementation est aussi un sujet de préoccupation de ce côté de l’Atlantique où le marché des CLO ne s’est rouvert que tardivement l’année dernière. «En Europe, il est très improbable que l’on sorte tant qu’on n’aura pas eu de confirmation sur les règles de rétention. C’est très contraignant mais cela peut rassurer et ramener vers la titrisation un certain nombre d’acteurs qui s’en étaient écartés», explique Jean-Philippe Levilain.
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