
Athènes fait un pas supplémentaire en direction de ses créanciers
En annonçant hier avoir débloqué la procédure de cession du port du Pirée, la Grèce a voulu prouver sa bonne volonté envers ses partenaires européens. Prévue avant les élections de janvier qui ont amené le parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir, la cession du plus grand port du pays avait été ensuite suspendue par le nouveau premier ministre Alexis Tsipras. Or le gouvernement grec vient de demander à trois candidats de présenter des offres contraignantes d’ici septembre pour le rachat d’une participation majoritaire.
Athènes propose désormais aux candidats de prendre une participation de 51% au capital du port, «avec une option pour atteindre 67% dans cinq ans s’ils ont investi 300 millions d’euros», a précisé un responsable des privatisations. Seuls trois des cinq candidats initiaux, le chinois Cosco, l’exploitant de terminaux de conteneurs néerlandais APM Terminals et le groupe basé aux Philippines International Container Terminal Services, sont toujours intéressés. L’objectif du gouvernement est d’annoncer le gagnant «fin septembre ou début octobre». La reprise de cette vente devrait être l’une des concessions importantes faites par Alexis Tsipras à l’Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre des négociations en cours pour obtenir une nouvelle aide.
Le ministère grec de l’Economie a par ailleurs annoncé un accord d’une durée de cinq ans avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), qui prévoit la mise à disposition de 500 millions d’euros par an pour contribuer au financement des PME. Selon l’institution basée à Londres, un échec entre Athènes et ses créanciers risquerait de replonger la Grèce dans une «profonde récession». En excluant un scénario catastrophe, la Berd prévoit une croissance nulle du PIB grec cette année, après +0,8% en 2014.
Ces avancées n’ont pas empêché le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, de relancer l’idée d’un étalement des remboursements de la dette grecque à la Banque centrale européenne (BCE) Rappelant que son pays devait payer 6,7 milliards d’euros à la BCE en juillet-août, il a proposé que soient repoussées «dans un avenir lointain» les échéances des 27 milliards d’euros d’obligations qui resteront ensuite dues à la banque centrale. Il ajoute cependant que la perspective d’un échange de dettes reste peu probable car cette idée «remplit Mario Draghi de peur», le président de la BCE ne souhaitant pas irriter l’Allemagne.
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Bruxelles - Les géants de la tech en font-ils assez pour protéger leurs utilisateurs contre les arnaques financières en ligne? C’est ce que veut vérifier l’Union européenne, au risque de s’attirer de nouveau les foudres de Donald Trump, qui fustige l’interventionnisme de Bruxelles dans le secteur du numérique. La Commission européenne a annoncé mardi avoir envoyé des «demandes d’information» à Apple, Google et Microsoft, ainsi qu'à la plateforme de réservation d’hôtels Booking, dans le cadre de la législation sur les services numériques (DSA), pour savoir «comment ils s’assurent que leurs services ne sont pas détournés par des fraudeurs», a précisé un porte-parole. Dans le détail, la demande de la Commission concerne la boutique d’applications d’Apple (App Store), celle de Google (Google Play), le moteur de recherche de Microsoft (Bing), et Booking. Parmi les activités criminelles ciblées, la Commission évoque la création d’applications trompeuses, qui se font passer pour des applications bancaires officielles, ou l’utilisation de moteurs de recherche pour diffuser des liens ou des publicités pour des sites frauduleux. «C’est une étape essentielle pour protéger les utilisateurs dans l’ensemble de l’UE contre ce genre de pratiques, et vérifier que les plateformes font leur part» pour lutter contre ce phénomène, a estimé un porte-parole de la Commission. Fausses réservations «Microsoft s’engage à créer des expériences en ligne sûres et continuera de collaborer avec la Commission européenne sur ce sujet important», a assuré à l’AFP un porte-parole du groupe. De son côté, Google a rappelé qu’il «fournit une protection de pointe dans l’ensemble de ses produits, et détecte et supprime des millions de résultats de recherche frauduleux chaque jour». Booking a pour sa part assuré s’engager "à discuter des faits de manière constructive», assurant pour prouver ses efforts avoir fait chuter de 83% l’an dernier les «fausses réservations liées au phishing détectées et bloquées». Cette démarche, qui n’en est pas encore au stade d’une enquête formelle, s’appuie sur le vaste arsenal juridique dont l’Europe dispose pour réguler la tech avec le DSA et le règlement sur les marchés numériques (DMA). Désinformation, haine en ligne, contrefaçons ou produits dangereux, le DSA vise à protéger les utilisateurs européens en imposant aux plateformes des obligations. Les manquements à ces règles peuvent leur valoir des amendes pesant jusqu'à 6% de leur chiffre d’affaires annuel mondial. Bruxelles a déjà lancé de multiples enquêtes dans le cadre du DSA, ciblant en particulier les plateformes de Meta, Facebook et Instagram, mais aussi TikTok et X, ou encore le site chinois AliExpress. Mais cet interventionnisme de l’UE dans un secteur dont les champions sont souvent Américains lui a valu les foudres de Donald Trump, qui a menacé de représailles les pays ou organisations régulant le secteur de la tech. Le président américain s’est ainsi insurgé contre l’amende géante (près de 3 milliards d’euros) infligée début septembre par la Commission européenne à Google, pour abus de sa position dominante dans la publicité en ligne. Malgré ces menaces, l’UE a assuré qu’elle mènerait à bien ses enquêtes ouvertes dans le cadre du DSA. «Dans les semaines et les mois à venir, nous serons en mesure de finaliser bon nombre de ces enquêtes», avait déclaré vendredi à l’AFP la commissaire européenne en charge du numérique Henna Virkkunen, ajoutant que «c'étaient les premières décisions qu'[ils allaient] prendre en vertu de la loi sur les services numériques». «Nous en lancerons probablement de nouvelles», avait-elle ajouté en référence à ces enquêtes. Frédéric POUCHOT © Agence France-Presse -
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