Antin IP décroche 2,2Md€ pour un fonds mid cap

La société de gestion présidée par Alain Rauscher a largement dépassé l’objectif de ce nouveau véhicule «infra», initialement fixé à 1,5 milliard d’euros.
Aroun Benhaddou

Antin Infrastructure Partners (Antin IP) retourne à ses premières amours. Le plus gros gérant français de fonds dédiés à l’infrastructure vient de lever la coquette somme de 2,2 milliards d’euros pour un nouveau véhicule mid cap, en seulement quatre mois. L’objectif initial avait été fixé à 1,5 milliard. «Ce segment du mid cap a été un peu délaissé par les principaux gérants, nous compris, à mesure que nos fonds devenaient plus gros. Nous avons donc souhaité proposer à nos investisseurs la possibilité de revenir aux origines d’Antin, explique Alain Rauscher, président et managing partner de la société de gestion. Cette offre a rencontré un franc succès, puisque les trois quarts de nos investisseurs historiques y ont souscrit.» Les nouveaux limited partners (LP), provenant essentiellement des Etats-Unis, ont quant à eux apporté près de 25% de l’enveloppe. «Ces derniers sont très sensibles à la problématique du mid cap car ce segment reste peu couvert par les fonds américains, en raison de leur grande taille», note le dirigeant. Antin IP est familier avec l’univers du mid cap. Au cœur de la crise financière, la société de gestion avait levé 1,1 milliard d’euros pour son tout premier fonds d’infrastructure. Un exploit réédité en juin 2014, date à laquelle elle avait amassé 2 milliards d’euros pour son véhicule de deuxième génération. Le virage du large cap n’a été pris que l’an dernier, avec la troisième mouture du fonds amiral. Sobrement baptisé Antin Infrastructure Partners 3, celui-ci avait levé 6,5 milliards d’euros et est aujourd’hui à moitié investi. Il s’est notamment illustré en prenant le contrôle de l’opérateur de crèches d’entreprises et de collectivités Babilou, valorisé un peu moins de 1,5 milliard d’euros à la fin de l’été. Il s’était aussi allié à EDF Invest pour racheter la filiale wagons de fret de la SNCF Ermewa, finalement tombée entre les mains de DWS et CDPQ pour 3,2 milliards d’euros. Des tickets de 100 à 250 millions Le fonds mid cap évoluera donc aux côtés de son aîné, avec l’objectif d’injecter entre 100 et 250 millions d’euros dans des opportunités d’investissement dans les secteurs de l’énergie, de l’environnement, des télécommunications, des transports et des infrastructures sociales. Que ce soit sur le Vieux Continent ou en Amérique du Nord. Pour mener à bien ses transactions, Antin IP s’appuiera sur son équipe de 140 professionnels. Aucune modification de la gouvernance n’est prévue. «Nous avons toutefois voulu nous prémunir contre la tendance à vouloir réaliser systématiquement de gros deals. Pour ce faire, le système d’allocation du carried interest a été modifié. Chaque professionnel démarre avec un tiers de son enveloppe et, année après année, celle-ci augmentera jusqu’à dépasser potentiellement 100 % pour ceux qui auront le plus contribué aux fonds mid cap», détaille Alain Rauscher. Antin IP emploie près de 140 collaborateurs, dont 20 associés basés à Paris, Londres et New York. En mai, le gérant a fait parler de lui en recrutant l’ex-ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet en tant que senior partner. Cette dernière évolue dans le bureau newyorkais du fonds et elle s’est vu confier la mission de contribuer au développement de la firme dans les infrastructures de nouvelles générations, à commencer par la transition énergétique et numérique. En parallèle, la sociétéa aussi enrôlé Anand Jagannathan, un ancien d’Investec, en qualité de senior partner du bureau londonien.

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