
Amundi dévoile une nouvelle organisation après le rachat de Lyxor

Amundi, qui a bouclé le 31 décembre le rachat de Lyxor à la Société Générale pour 825 millions d’euros, a annoncé mardi après la clôture de la Bourse une nouvelle organisation dans un communiqué.
Le gestionnaire d’actifs a également confirmé le niveau de synergies attendues de l’opération, conformément à ce qui avait été annoncé en avril 2021: les synergies de coûts avant impôts devraient s’élever à 60 millions d’euros en année pleine dès 2024 et les synergies de revenus devraient atteindre 30 millions d’euros en année pleine en 2025.
« Nous confirmons les synergies de coûts et de revenus qui seront issus de cette opération, qui est fortement créatrice de valeur, a indiqué Valérie Baudson, directrice générale d’Amundi, lors d’une conférence téléphonique. Le multiple est de 10 juste en tenant compte des synergies de coûts et le retour sur investissement est supérieur à 10% en trois ans. Les synergies de coûts se feront pour une moitié via l’optimisation des effectifs et pour l’autre moitié via la rationalisation de l’IT et des sous-traitants. Aucun départ ne sera contraint. »
Les ex-Lyxor aux commandes
La plateforme de gestion passive d’Amundi, qui regroupe les activités du groupe et celle de Lyxor, sera dirigée par Arnaud Llinas. Ce dernier était le patron des ETF et de la gestion indicielle chez Lyxor. La plateforme affiche 170 milliards d’euros d’ETF, soit 14% du marché européen. En incluant le smart beta et l’indiciel, les encours grimpent à 282 milliards.
«Amundi vise une croissance de 50 % des actifs sous gestion de sa plateforme de gestion passive d’ici 2025», précise le groupe dans un communiqué.
Le premier gérant européen crée en outre une plateforme de gestion d’actifs alternatifs liquides, « Amundi Alternatives ». Cette nouvelle ligne métier sera dirigée par Nathanaël Benzaken, qui a fait lui aussi l’essentiel de sa carrière chez Lyxor.
«Amundi entend confirmer la position de leader du secteur de l’investissement alternatif qu’occupait Lyxor, avec l’objectif d’augmenter les actifs gérés par la plateforme de fonds de gestion alternative sous format Ucits de 50 % d’ici 2025», précise le groupe. Amundi Alternatives représente actuellement plus de 23 milliards d’euros d’encours sous gestion.
D’autres nominations ont par ailleurs été annoncées au sein du groupe Crédit Agricole. Florence Barjou, directrice des investissements de Lyxor, assumera désormais cette fonction chez Crédit Agricole Assurances. Elle prendra progressivement ses fonctions le 15 janvier pour une prise de fonction effective au 1er mars 2022. Elle sera épaulée par Matthieu Lance, directeur adjoint des investissements, responsable des actifs réels et des participations, à compter du 7 mars. Ces deux nominations interviennent dans le cadre des départs en retraite de Jean-Jacques Duchamp et Françoise Debrus.
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Mińsk Mazowiecki - Les deux Rafale français s’envolent au-dessus des zones boisées de la campagne polonaise. Leur mission : intercepter tout drone russe qui franchirait les frontières de l’Otan, dans le cadre de l’opération «sentinelle orientale» déclenchée vendredi par l’Alliance atlantique. Quelques minutes plus tôt, la sonnerie a retenti dans le hangar qui héberge le détachement de 68 militaires français sur la base de Minsk Mazowiecki, à une cinquantaine de kilomètres de Varsovie. Les capitaines Justine et Hugo, dont le patronyme ne peut être dévoilé, s'équipent alors et rejoignent en quelques minutes leur avion, armé de quatre missiles air-air Mica et d’un canon de 30 mm. «L'équipe d’alerte vit sur place, prête à décoller au coup de sifflet», explique le commandant Victor, chef du détachement dépêché par Paris pour participer à cette mission de l’Otan. Celle-ci a été décidée vendredi après l’intrusion en Pologne dans la nuit du 9 au 10 septembre de 19 drones russes à longue portée depuis la Biélorussie et l’Ukraine voisines. Trois de ces drones ont été abattus dans l’espace aérien polonais, une première dans l’histoire de l’Alliance créée en 1949. «Intentionnel ou non, c’est dangereux. Et inacceptable», a justifié le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte en annonçant l’opération destinée à renforcer le flanc oriental de l’Alliance. «Premiers déployés» Des Eurofighter allemands et britanniques, ainsi que des F-16 danois, déployés sur d’autres bases, participent également à «Eastern Sentry». La position de la base de Minsk Mazowiecki rend la contribution des trois Rafale français essentielle, estime le lieutenant-colonel Marcin Boruta, de l’armée de l’air polonaise, car elle est située à 120 kilomètres de la frontière bélarusse et 150 kilomètres de l’Ukraine, et «c’est la base la plus importante à l’Est de Varsovie». Heureux hasard, les trois Rafale étaient déjà en Pologne depuis quelques jours dans le cadre d’un exercice, dit «ACE» de l’Otan, visant à disséminer sur court préavis une force aérienne sur différentes bases. Quelques heures après le lancement d’Eastern Sentry, «on était les premiers déployés, nos avions étaient prêts à prendre l’alerte», selon le capitaine Lucas, navigateur-officier systèmes d’armes sur Rafale. Celle-ci n’a pas tardé : dès samedi, deux Rafale ont eu un «Alpha scramble», un «déclenchement réel», décrypte le capitaine Lucas. Le commandement des opérations aériennes, basé en Allemagne, «nous a demandé d’aller chercher des drones qui avaient été détectés au-dessus des territoires ukrainien et biélorusse en direction de la Pologne». Ces drones n’ont finalement pas franchi la frontière et n’ont donc pas été interceptés. Missile ou obus de canon ? En cas d’intrusion en Pologne de drones Gueran-2 bourrés d’explosifs ou de Gerbera, des drones leurres et d’observation, comme ceux que Moscou lance par centaines quasiment chaque nuit contre l’Ukraine, les avions de chasse de l’Otan ont pour mission de les trouver, de les identifier, de «remonter l’information» et le cas échéant de les détruire. Faut-il neutraliser un drone de quelques dizaines de milliers d’euros avec un missile en coûtant 600.000 ou privilégier les obus de canon, bien moins onéreux? Pour le capitaine Lucas, le coût n’entre pas en ligne de compte. «Ce qui va déterminer, c’est le risque consenti, les passes canon ne sont pas simples et ça va dépendre de la proximité avec le sol», explique-t-il. Face à des drones volant à faible vitesse à quelques centaines de mètres d’altitude, tirer au canon peut s’avérer dangereux à proximité de zones habitées. Outre le message de solidarité entre Etats de l’Otan, l’appartenance des trois Rafale déployés en Pologne aux Forces aériennes stratégiques (FAS), la composante nucléaire aéroportée française, répond à un «choix qui n’est pas anodin», estime Etienne Marcuz, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). «Le déploiement des FAS en Pologne crédibilise la parole présidentielle sur la dimension européenne de la dissuasion française en la concrétisant», explique-t-il sur X, alors que le président Emmanuel Macron s’est dit «prêt à engager un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts». Mathieu RABECHAULT © Agence France-Presse