Alain Duménil écope d’une amende de 500.000 euros pour manquement d’initié

L’homme d’affaires était poursuivi par l’AMF pour avoir utilisé une information privilégiée liée à la société immobilière ADT
Antoine Duroyon

Sa paraphrase de De Gaulle – «ce n’est pas 64 ans que je vais commencer à faire du délit d’initié» - n’aura pas convaincu la Commission des sanctions de l’AMF. Alain Duménil, ancien propriétaire de la banque Duménil-Leblé et du chausseur de luxe Stéphane Kelian, a écopé d’une amende de 500.000 euros pour manquement d’initié. Le représentant du collège de l’AMF avait requis une pénalité de 2,5 millions d’euros à l’encontre du résident suisse, qui s’était prévalu en vain au cours de la procédure de sa qualité de diplomate malgache pour tenter d’échapper aux poursuites.

Déjà condamné en novembre 2007 à 100.000 euros d’amende pour communication trompeuse, Alain Duménil a été reconnu coupable d’avoir dissimulé au marché en 2009 un désinvestissement progressif mais massif (près d’un tiers du capital), via son holding luxembourgeois Lado, de la société immobilière cotée ADT (devenue depuis Foncière Paris Nord). Il avait obtenu auprès de la direction d’ADT, représentée par Patrick Engler, l’information du départ d’un locataire important, générant près de 25% du chiffre d’affaires annuel de la société, au sein d’un complexe de bureaux en Seine-Saint-Denis.

Selon l’AMF, la cession opportune des titres ADT via Lado, sans déclarations de franchissement de seuil à la baisse grâce à la souscription d’options d’achat d’actions, ne permet toutefois pas d’établir clairement qu’elle lui ait permis de faire une économie de 514.203 euros, comme l’indique la notification de griefs. Alain Duménil avait contesté ce montant lors de son passage mi-mai devant la commission.

Au-delà du cas personnel d’Alain Duménil, la Commission des sanctions a infligé une amende de 100.000 euros à la société Lado. Patrick Engler, à la retraite, hérite pour sa part d’une sanction de 20.000 euros. Quant à ADT, «actuellement en discussion avec ses partenaires bancaires pour négocier le renouvellement des crédits nécessaires à sa survie et [qui] a entrepris des efforts importants en vue d’éviter le dépôt de bilan», la sanction est arrêtée à 50.000 euros. Les deux commissaires aux comptes ont en revanche été mis hors de cause, rapporte le texte de la décision publiée hier soir sur le site de l’AMF.

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