Transition énergétique : InfraVia lance un fonds dédié aux métaux critiques

Le véhicule, qui vise 2 milliards d’euros, bénéficiera d’un apport de 500 millions d’euros par l’Etat, dans le cadre du plan France 2030.
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Vincent Levita, président d'InfraVia  - 

Alors que des annonces du président de la République sur la réindustrialisation de la France sont attendues ce jeudi, celles-ci intégreront la création d’un fonds dédié aux métaux critiques indispensables à la transition énergétique. Lancé par Infravia Capital Partners (InfraVia), le véhicule a ainsi vocation à sécuriser l’approvisionnement de l’industrie française et européenne dans ce domaine. «Passer d’une économie polluante à une économie verte nécessite de recourir à une électrification massive. Cela induit l’abandon progressif des énergies fossiles au profit de certains métaux (tels que le cuivre, le lithium, le nickel ou encore le cobalt), dont la sécurisation devient un enjeu national stratégique. Cela constitue par ailleurs une excellente opportunité d’investissement», introduit Vincent Levita, fondateur et président d’InfraVia.

Le fonds vise un montant global de 2 milliards d’euros, à horizon début 2025. Un premier closing à 1 milliard d’euros devrait intervenir d’ici à la fin de l’année. Une enveloppe de 500 millions d’euros sera apportée l’Etat. Cette initiative publique s’inscrit dans le cadre du plan France 2030, qui amplifie les objectifs des Programmes d’Investissement d’Avenir (PIA) en se concentrant sur des secteurs jugés prioritaires, à l’image de l’industrie et du développement durable. Aux côtés de l’Etat, «les investisseurs seront des institutionnels français et européens, ainsi que des industriels du secteur. Ces derniers devraient contribuer au fonds à hauteur de quelques centaines de millions d’euros», prévoit Vincent Levita.

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Une équipe renforcée par de nouveaux recrutements

Le véhicule investira dans des projets d’exploitation de ces métaux critiques, en France comme à l’international. Il interviendra dans un premier temps sur les phases d’extraction et de transformation, puis, à plus long terme, dans les phases de recyclage. «Nous avons d’ores et déjà identifié plusieurs projets d’investissement», informe le président de la société, qui gère aujourd’hui quelque 10 milliards d’euros d’actifs. InfraVia recrute actuellement une équipe d’investisseurs dédiée à cette nouvelle stratégie. Elle devrait atteindre une dizaine de personnes d’ici à la fin de l’année et une vingtaine d’ici fin 2024.

La société d’investissement interviendra via des prises de participations minoritaires sur des projets existants, aux côtés d’autres financeurs. «Nous investirons des tickets allant de 100 à 300 millions d’euros, pour des projets dont l’envergure est très variable. L’exploitation d’une mine peut ainsi aller de quelques centaines de millions à quelques milliards d’euros», explique Vincent Levita. Au-delà de l’aspect purement financier, «nous négocierons, en contrepartie stratégique, d’avoir accès au métal», poursuit-il.

Le fonds a une durée initiale de 25 ans, adaptée à ce type de projet long terme. «Le niveau de rentabilité de cette stratégie, plus risquée que la pure infrastructure, est élevée et peut être comparé à celle du private equity, avec un TRI (taux de rendement interne) net à deux chiffres», précise le dirigeant.

Avec cette nouvelle activité, InfraVia ajoute une troisième corde à son arc. «D’une société spécialisée sur les infrastructures lors de notre création en 2008, nous nous sommes ensuite élargis vers le growth en 2020 et continuons aujourd’hui à bâtir notre plateforme», synthétise Vincent Levita, ajoutant que d’autres idées pourraient voir le jour dans les prochaines années. Avec toujours pour objectif de combiner actifs réels et utilité sociétale.

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