
Les performances du private equity masquent de fortes disparités
Le private equity français montre ses muscles. Depuis les débuts de la professionnalisation de l’investissement non-coté, il y a trente ans, la performance nette globale du secteur s'élève en moyenne à 9,7% par an, a annoncé hier France Invest, qui publiait son étude annuelle sur le secteur en collaboration avec le groupe d’audit EY. Sur 15 ans, le taux de rendement (TRI) annuel moyen grimpe même à 10,8% et dépasse la performance du CAC 40 (7,1% avec dividendes réinvestis) et celle des hedge funds (5,3% selon l’indice Credit Suisse), assure l’association représentative du private equity français. Ces données collectées auprès de 152 sociétés de gestion et arrêtées à fin 2017 diffèrent peu de celles du baromètre à fin 2016, qui présentait par exemple un TRI sur 30 ans de 9,6%. «Cette année à nouveau la performance du capital-investissement montre la solidité de la classe d’actifs», déclare Dominique Gaillard, président de France Invest, cité dans un communiqué.
Le capital-risque à la traîne
Pour autant, «la dispersion de cette performance reste importante», souligne l’étude. Sur 30 ans, le premier quartile affiche un TRI moyen de 19,7%, contre -8,3% pour le dernier quartile. 70% des capitaux appelés réalisent un multiple supérieur à 1,1 fois, c’est-à-dire que les investisseurs ont retrouvé un peu plus que leur mise initiale. Le capital-innovation (ou capital-risque), qui accompagne les start-up, affiche globalement une performance positive sur tous les horizons de temps analysés par l’étude. Mais son TRI moyen atteint seulement 1,4% par an sur 30 ans et seuls 47% des fonds de capital-risque ont réalisé un multiple inférieur à 1,1. Le capital-développement fait mieux, avec un TRI moyen à 7,1% sur les trois dernières décennies, tout comme les fonds généralistes à 7,9%. Le capital-transmission (LBO ou leverage buyout) se démarque encore plus, avec une performance moyenne de 13,6%.
Pour les fonds clos, c’est-à-dire ayant déjà rendu (ou non) leur argent à ses investisseurs, les écarts sont encore plus criants. Le capital-risque enregistre en moyenne un TRI de -1,7% contre une performance de 6,9% pour les fonds généralistes, de 9% pour le capital-développement et de 20,4% pour le LBO. Ces derniers tirent le rendement de l’ensemble des fonds liquidés, qui s'établit à 13,6%, avec un multiple de 1,71%.
Plus d'articles du même thème
-
Moody’s alerte sur le risque systémique des prêts à effet de levier
La concentration du marché du crédit privé entre les mains de quelques gérants et l’ouverture de la classe d’actifs aux particuliers pourraient entraîner de graves crises de liquidité. -
Cinven va retirer l’allemand Synlab de la Bourse
Le fonds de private equity l’avait lui-même introduit en Bourse en 2021, quand le groupe de laboratoires était porté par la pandémie de Covid-19. -
Le scandale fiscal de Vista Equity Partners lui coûte la perte de certains investisseurs institutionnels
Le fonds souverain singapourien GIC se retire de Vista après l'affaire fiscale majeure de 2020, vendant sa participation en secondaire pour 300 millions de dollars.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Vanguard va lancer deux ETF obligataires
- Les «management packages» cherchent encore le bon équilibre
- La SEC a collecté des messages d'employés de sociétés de gestion envoyés sur des messageries privées
- Le régulateur britannique siffle la fin de récréation pour les fonds privés
- L’ex-directrice de l’Institut de la finance durable entre dans le private equity
- Isai et Eurazeo investissent à nouveau dans Ondorse pour accélérer sa croissance
Contenu de nos partenaires
-
A boulets rouges
Sophie Binet déclare la guerre aux patrons
La nouvelle secrétaire générale de la CGT joue le rapport de force face aux chefs d'entreprise tant dans les réunions ministérielles que sur les piquets de grève -
Editorial
Climat: le difficile numéro d’équilibrisme du Président
Le chef de l’Etat a beau promettre du concret, de la simplicité, du «positif», la transition écologique est comme le courant électrique : on va invariablement de la borne «plus» vers la borne «moins» -
Tambouille
Loi de programmation des finances publiques: la majorité embarrassée par l'aide du RN
Le parti de Marine Le Pen pourrait s'abstenir sur la LPFP, devenant de fait un allié incontournable de la majorité. Celle-ci réfléchit à l’option d'un 49.3, gênée par l'idée d'afficher une victoire grâce au RN