Les grands fonds de private equity se convertissent à l’impact investing

KKR a annoncé hier son deuxième investissement dans le cadre de sa stratégie «Global Impact».
Christine Lejoux

KKR met les bouchées doubles dans l’impact investing, cette philosophie d’investissement visant à conjuguer rentabilité financière et impact social et/ou environnemental positif. Moins de deux mois après le premier investissement réalisé dans le cadre de sa stratégie «Global Impact», la firme américaine de private equity a annoncé hier l’acquisition de 60% de la société indienne Ramky Enviro Engineers, spécialisée dans la gestion des déchets, pour environ 510 millions de dollars (450,3 millions d’euros). Une somme très supérieure aux 33 millions de dollars injectés en décembre dans Barghest Building Performance, une entreprise singapourienne proposant des solutions d’économies d’énergie.

C’est l’an dernier que KKR a dévoilé sa stratégie «Global Impact», qui vise notamment à investir dans des sociétés de taille moyenne opérant dans les énergies renouvelables, l’éducation et l’environnement. Cette démarche s’inscrit dans une tendance amorcée il y a trois ans environ, et qui voit les grands acteurs du private equity montrer un intérêt croissant pour l’impact investing.

TPG avait fait figure de pionnier en 2016, en lançant avec le chanteur Bono son fonds d’impact Rise, doté de 2 milliards de dollars. Le groupe de private equity, qui s’est adjoint l’an dernier les services de l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry pour l’aider à identifier les meilleures cibles, chercherait à lever 3 milliards de dollars pour un nouveau fonds d’impact investing, selon Bloomberg. Bain Capital avait récolté 390 millions de dollars en 2017 pour mettre sur pied un véhicule similaire.

Le virage vers l’impact investing opéré par les grands fonds mondiaux du private equity, que l’opinion publique associe plus généralement à des opérations de LBO génératrices de réductions de coûts, est moins contre-intuitif qu’il y paraît. Les deux tiers des «investisseurs d’impact» interrogés par le Global Impact Investing Network recherchent des rendements financiers non pas inférieurs mais en ligne avec le marché global, selon la dernière étude de cette organisation. Qui souligne également que, dans la plupart des cas, les performances sociales, environnementales et financières sont conformes ou supérieures aux attentes des investisseurs.

Les investissements à impact social pourraient ainsi dépasser les 300 milliards de dollars en 2020, à l’échelle mondiale, selon McKinsey. Un montant sans commune mesure avec les 2.900 milliards de dollars gérés par le private equity.

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