
Les fonds de private equity étrangers déferlent sur l’Hexagone

Irrigué par des flux de capitaux toujours plus importants, l’univers du private equity tricolore poursuit son expansion. Depuis le début de l’année, pas moins d’une demi-douzaine de sociétés de gestion étrangères se sont arrimées à l’Hexagone, bravant ainsi la crise sanitaire mondiale. EQT a lancé les hostilités dès le printemps, avec le recrutement de Nicolas Brugère, ex-PAI Partners, à la tête de son nouveau bureau parisien. Une extension intervenant quelques mois seulement après le recrutement de Thomas Rajzbaum en qualité de managing director de l’activité infrastructure en France. Dans la capitale, la période estivale a ensuite été propice à l’apparition d’un acteur américain spécialisé dans les éditeurs de logiciels : Marlin Equity Partners. A la tête de 6,7 milliards d’euros d’actifs sous gestion, ce gérant a notamment recruté Jeremy Nakache, ancien directeur chez 3i, pour y piloter ses opérations. Un premier deal minoritaire a d’ailleurs été signé avec l’éditeur orléanais Pentalog.
Mais la déferlante a eu lieu ce mois-ci, avec pas moins de trois ouvertures de bureaux de fonds étrangers. La firme italienne Ambienta a pioché chez Bridgepoint pour recruter Gwenaelle Le Ho Daguzan et lui confier les clés de son quatrième bureau européen, tandis la texane Lone Star Funds a fait confiance à Vincent Briançon, ancien associé chez LBO France, pour assurer son propre développement dans l’Hexagone. Une ambition française qui s’est également matérialisée chez Waterland Private Equity, réputée sur la scène européenne pour l’excellence de son track-record (classée quatrième société mondiale de capital-investissement dans le dixième HEC/Dow Jones Private Equity Performance Ranking annuel établi par Oliver Gottschalg en 2019). La société de gestion d’origine néerlandaise aux 6 milliards sous gestion, déjà implantée dans une dizaine de pays europées, a confié la responsabilité de son bureau parisien à Louis Huetz – ancien associé de Leonardo & Co et directeur général d’Altrad. «Le choix d’ouvrir un bureau en France a été pris bien avant la pandémie. Waterland PE cherchait à s’y installer en raison de la profondeur et de la maturité du marché tricolore, explique Louis Huetz, nommé managing director. Notre stratégie d’investissement est axée sur la constitution de plates-formes à l’échelle européenne. Sur les 600 transactions réalisées par nos équipes au cours des vingt dernières années, 500 s’avèrent être des build-up. Cette assise française est donc un atout pour accompagner les dirigeants dans leur expansion européenne.»
Nordic Capital et Hellman & Friedman
L’environnement concurrentiel au sein des fonds de private equity s’est encore un peu plus durci dans l’Hexagone et la tendance devrait se poursuivre. Selon nos informations, Nordic Capital chercherait à s’implanter dans la capitale et procéderait à des castings pour y trouver la «perle rare». Tout comme l’américain Hellman & Friedman, à la tête de quelque 50 milliards de dollars sous gestion. Une firme régulièrement citée parmi les points de chute potentiels d’Erik Maris – lequel était positionné en 2018 pour prendre la tête de la direction de Wendel, finalement accordée à André-François Poncet. «Ces fonds étrangers ont comme point commun de figurer parmi les plus dynamiques et les plus performants de leur marché, constate Daphné Vattier, associée chez Bain & Company. Le développement à l’international représente pour eux un vecteur essentiel de leur croissance. Ce constat est d’ailleurs valable pour les meilleures sociétés de gestion françaises.» Une européanisation d’autant plus indispensable qu’elle rime le plus souvent avec un élargissement de la base d’investisseurs, condition sine qua non à l’accroissement de leurs actifs sous gestion.
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