Capital-investissement : le club des institutionnels milliardaires s’élargit

Virginie Deneuville
Marta OUDOT

Croissance

La liste s’allonge. Le « club des milliardaires » (investisseurs allouant au minimum un milliard de dollars, soit 865 millions d’euros, dans le capital-investissement) compte désormais 359 membres
(à fin mai 2018), enregistrant une croissance de 14 % sur un an. Selon des données compilées par Preqin, les montants investis par ce groupe atteignent ainsi 1.540 milliards de dollars, soit 52 % du marché, contre 1.240 milliards de dollars un an plus tôt.

L’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (CPP Investment Board) prend la tête du classement des plus importants investisseurs, avec 54,8 milliards de dollars alloués à la classe d’actifs. Il est suivi par les fonds souverains du Koweït (52,4 milliards), d’Abu Dhabi (41,3 milliards) et de Singapour (39,5 milliards).

Les fonds de pension publics sont les plus représentés au sein du palmarès, représentant 30 % des membres, contre 16 % pour les fonds de pension privés et 12 % pour les compagnies d’assurance. Ils se situent principalement aux Etats-Unis (54 %), l’Europe et l’Asie pesant respectivement 28 % et 9 %.

Décalage

Au sein de ce club, « vingt-six membres allouent actuellement plus de 10 milliards de dollars au capital-investissement, et deux (CPP Investment Board et Kuwait Investment Authority) investissent plus de 50 milliards. Cela leur donne une influence colossale dans la mise en place des normes, dans la négociation des commissions et leur facilite l’accès à des fonds sursouscrits », analyse Christopher Elvin, en charge des produits private equity chez Preqin.

Si cette montée en puissance de très importants investisseurs illustre un intérêt croissant pour le capital-investissement et ses rendements attractifs dans l’environnement actuel de taux bas, elle crée un décalage entre les acteurs du secteur. « Cela rend l’accès à certains fonds déjà très demandés plus difficiles pour les autres investisseurs. Par ailleurs, si ce club de milliardaires se révèle plus apte à s’intéresser aux first-time funds (fonds levés par de nouveaux gérants), la taille de leurs engagements rend concrètement la chose difficile pour les gérants », poursuit Christopher Elvin.

En raison de leurs allocations significatives, ces membres plébiscitent davantage les fonds de LBO (voir les histogrammes).

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