Akuo Energy prépare sa vente à des fonds d’infrastructures

Exclusif - Le processus de cession des parts des deux fondateurs au capital du producteur d'énergies renouvelables doit être lancé la semaine prochaine. Une transaction majeure en vue sur le marché français.
Akuo group energie renouvelable
Spécialiste de l'éolien, Akuo Energy s'est diversifié dans le solaire  -  Crédit Akuo.

C’est l’un des plus gros deals de ce début d’année sur un marché français des fusions-acquisitions bien calme. Akuo Energy se prépare à changer d’actionnaire majoritaire dans une transaction qui pourrait le valoriser à plusieurs milliards d’euros. Les dirigeants fondateurs, Eric Scotto et Patrice Lucas, ont mandaté il y a quelques semaines les banques d’affaires Nomura et Rothschild & Co pour réfléchir à l’avenir du producteur d’énergies renouvelables. C’est finalement l’option de la vente d’une participation majoritaire au capital du groupe qui a été retenue. Le processus devrait être lancé officiellement la semaine prochaine avec l’envoi des éléments «info memo» aux candidats potentiels, a appris L’Agefi de sources bien informées.

Depuis un an, Eric Scotto et Patrice Lucas contrôlent 98,5% du capital d’Akuo Energy, selon le rapport annuel 2021 du groupe. Les deux dirigeants ont racheté début 2022 la participation minoritaire de Colam Entreprendre, la holding des familles Coisne et Lambert – actionnaires du distributeur de matériel électrique Sonepar – avec le soutien du fonds ICG Infra. Ce dernier est présent dans la holding de tête par le biais d’actions de préférence. La totalité de la participation des deux fondateurs est à vendre, même si ces derniers devraient sans doute réinvestir aux côtés du prochain actionnaire.

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Un pipeline de projets bien garni

De par sa taille, Akuo Energy se destine aux gros fonds d’infrastructures internationaux, comme les géants américains Global Infrastructure Partners (GIP), KKR, Blackstone. Le canadien Brookfield ainsi que son compatriote CPPIB, le fonds de pension du Canada, devraient aussi regarder le dossier, de même que les fonds Ardian ou Antin, côté français.

Venu de l’éolien avant de se diversifier dans le photovoltaïque et le stockage, présent en France, aux Etats-Unis et en Europe du Sud, Akuo s’attend à dégager un Ebitda (excédent brut d’exploitation) d’environ 150 millions d’euros en 2023. Un indicateur promis à une forte croissance dans les deux prochaines années. Le pipeline de projets du groupe est en effet bien garni, avec l’équivalent de 22 gigawatts (GW) à développer, contre 1,5 GW de capacité électrique en exploitation et en construction à fin 2022. Si Eric Scotto et Patrice Lucas ont réussi depuis quinze ans à garder le contrôle des opérations en optimisant la structure financière du groupe et de chacun des projets, Akuo a désormais besoin d’un actionnaire aux poches profondes pour financer ce développement.

Le chiffre de 3 milliards d’euros de valorisation circule dans le marché. Difficile de l’étayer à ce stade, car la structure du groupe est complexe, avec des intérêts minoritaires à différents niveaux. La rareté des financements qui touche l’univers des rachats à effet de levier (LBO, leveraged buy-out) ne devrait pas, en revanche, freiner la transaction. Malgré les défis liés à la remontée des taux, le secteur de l’énergie renouvelable garde le vent en poupe. Et dans les infrastructures, la dette est avant tout logée projet par projet au niveau des sociétés opérationnelles, sans nécessité d’être refinancée en cas de changement de contrôle.

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