Waltio aide les Français à déclarer leurs cryptomonnaies

Fondée en 2019, la société calcule les montants imposables issus d’opérations effectuées en cryptomonnaies, générant un rapport fiscal complet.
Pauline Armandet

A l’heure où les contribuables français réalisent leur déclaration fiscale, une start-up est en pleine effervescence. «Nous avons vocation à être le comptable des actifs numériques pour des millions d’Européens», déclare à L’Agefi Pierre Morizot, fondateur du logiciel fiscal de cryptomonnaies Waltio. Fondée en 2019, la société calcule le montant de gains en cryptomonnaies à déclarer, générant un rapport fiscal complet. Elle analyse plus d’un million de transactions par cryptomonnaies par semaine, et la volatilité extrême du Bitcoin ces derniers jours n’a pas affecté l’optimisme de son fondateur.

Son idée de start-up vient d’une expérience personnelle : après avoir réalisé des plus-values dans les cryptomonnaies, Pierre Morizot passe plusieurs semaines à calculer ses gains imposables. A ce jour, Waltio revendique 3.000 clients, la plupart étant «des ‘bon pères de famille’ qui veulent être dans les clous avec leurs obligations fiscales», précise son patron.

La loi de finances 2019 a en effet instauré un régime d’imposition spécifique pour les actifs numériques. Les détenteurs de cryptomonnaies doivent répondre à deux obligations. D’une part, informer l’administration en cas de détention de compte d’actifs numériques à l’étranger mais également déclarer les plus-values en cryptomonnaies. Cela concerne notamment les contribuables qui ont soit réalisé une cession imposable, soit converti des cryptomonnaies contre des euros ou encore utilisé des cryptomonnaies pour payer un bien ou service. Ce n’est pas le cas, par exemple, lorsqu’il s’agit d’échanger des cryptomonnaies entre elles.

Service payant annuel

A ce jour, beaucoup de Français détiennent des «petits portefeuilles» en cryptomonnaies. «Si les gens réalisent des plus-values très faibles, l’administration fiscale ne devrait pas fouiller», admet Pierre Morizot. Les clients de Waltio paient un service annuel, sur la base des transactions réalisées. «S’ils ont réalisé peu de transactions, le dossier peut être réglé en trente minutes. S’il y en a beaucoup, les clients peuvent avoir besoin d’un accompagnement personnalisé», précise le patron de la société.

Pour opérer, la société se base sur l’historique des transactions de leurs clients. A ce jour, les plateformes d'échange centralisées, du type Coinbase ou Binance, conservent l’historique des dépôts et retraits de leurs clients. Ensuite, soit les clients récupèrent les fichiers et les transfèrent à la start-up, soit Waltio se connecte sur les plateformes d’échange et va chercher les données utiles pour calculer les plus-values.

Pour s’adapter au marché des cryptomonnaies, la société réalise des améliorations de son logiciel chaque année. Elle a récemment lancé une nouvelle version qui lui permet, grâce à des connexions API avec les principales plateformes d’échange, de récupérer plus facilement les données. Elle prend en compte depuis peu les produits dérivés. «Dans le monde financier traditionnel, c’est un produit complexe qui reste peu utilisé par les particuliers. Or, ce sont des transactions courantes dans l’univers des cryptomonnaies», confie son patron. Cette année, Waltio compte notamment offrir son produit en marque blanche qui intéresserait des fintechs et des banques.

De plus en plus de solutions sont développées pour déclarer ses cryptomonnaies. Leader sur le marché français, Waltio fait face à deux concurrents étrangers, la société irlandaise Koinly et la société franco-américaine Coqonut. L’équipe de six personnes espère monter à 12 d’ici la fin de l’année. Elle réfléchit également à un lancement en Europe.

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