
Treezor veut convaincre les entreprises de l’intérêt du BaaS

Le banking-as-a-service est en pleine expansion. Et Treezor compte bien en profiter : elle est la première fintech à avoir défriché ce marché en France dès 2016, et s’y est développée en mettant à disposition des fintechs sa licence d’émetteur de monnaie électronique et son infrastructure technologique permettant de créer des comptes, d’émettre des cartes et de gérer les flux pour le compte de tiers.
Une part importante du service repose sur ses capacités réglementaires : connaissance client, contrôles, suivi des transactions… En quelques années, Treezor est devenue le prestataire de Lydia, Qonto, Swile (ex-Lunchr), Shine, Cashbee, Pixpay et bien d’autres, leur permettant d’exercer leur activité dans un cadre réglementé tout en se concentrant sur leur interface client.
Rachetée en 2019 par la Société Générale, qui avait déjà bien compris le potentiel du banking-as-a-service, la fintech se voit renforcée financièrement mais aussi sur le plan industriel. Elle accède aux expertises métiers du groupe et à des offres complémentaires comme le crédit à la consommation avec Franfinance et l’assurance contextuelle (proposée lors de la vente de voyages, e-commerce, mobilité…) avec Moonshot Insurance, une insurtech de création maison.
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Fuite des licornes
Parallèlement, ses petits clients deviennent grands : Lydia, Qonto, Swile passent dans le camp des licornes. Les deux premières optent pour leur propre agrément réglementaire et s’équipent de leur propre «core banking system». Pour Treezor, cela signifie deux clients qui s’en vont. De là l’idée de transformer son offre pour pouvoir accompagner plus loin les fintechs en croissance, comme Shine ou Swile, qui ont internalisé une partie de leurs systèmes d’information tout en poursuivant leur relation avec Treezor. Cela passe par la modularité : chaque client doit pouvoir acheter seulement les briques souhaitées pour construire ses services.
«Nous avons aujourd’hui cent clients, résume André Gardella, directeur général de Treezor depuis janvier 2023. La plupart sont des fintechs et nous prévoyons une belle croissance au service des entreprises innovantes. Nous comptons également développer notre offre auprès des grands corporates qui peuvent être intéressés par des cartes thématiques, des titres spéciaux de paiement ou encore des wallets pour des usages spécifiques.»
Treezor vient ainsi de publier un livre blanc sur la finance embarquée pour expliciter les multiples possibilités offertes par le banking-as-a-service.
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Emetteur de cartes
Elle compte déjà parmi ses clients Wonderbox ou Sodexo, et même TotalEnergies avec lequel plusieurs programmes sont en préparation, au-delà du système de remboursement aux salariés de TotalEnergies de leur consommation pour recharger leur véhicule professionnel.
Treezor voit de fortes synergies avec le groupe Société Générale sur cette clientèle. Mais aussi avec Mastercard qui est devenu actionnaire minoritaire en novembre 2022 et apporte non seulement un soutien technologique, mais aussi des prospects. Trois prototypes sont en cours avec des clients français de la Société Générale, et Treezor qui est déjà présente en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Benelux, compte bien les accompagner dans leur internationalisation.
«La priorité est de solidifier l’entreprise avec le soutien du groupe afin d’accompagner notre forte croissance, expose André Gardella. Notre chiffre d’affaires a connu une croissance exponentielle depuis l’acquisition par Société Générale, nous avons géré 3 millions de cartes de paiementet avons traité 40 milliards d’euros de flux depuis nos débuts. De plus, notre effectif est passé de 38 personnes en 2019 à plus de 200 collaborateurs actuellement.» Preuve de l’intérêt stratégique de la Société Générale pour un véhicule technologique dont elle veut faire, selon Claire Calmejane, directrice de l’innovation, «un leader dans le banking-as-a-service, en combinant l’expertise de la banque et les services innovants d’autres acteurs.» L’open banking en pratique.
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