Solaris promeut la finance embarquée, un potentiel qui ne demande qu’à s’exprimer

Les consommateurs européens sont intéressés par des produits financiers accessibles hors des banques, selon une étude Roland Berger, mais les entreprises qui pourraient en proposer sont encore en phase exploratoire.
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Etude sur la finance embarquée, commandée au cabinet Roland Berger par Solaris  - 

La plateforme de banking-as-a-service allemande Solaris veut aider la finance embarquée à décoller. Elle a donc commandé une étude au cabinet Roland Berger qui a interrogé 1.600 consommateurs en Allemagne, en Espagne, en France et en Italie, afin de convaincre les entreprises de se lancer et d’intégrer des services financiers à leur offre.

D’abord, le marché est en forte croissance (+26% par an depuis 2016). En 2018, il s’élevait à 23 milliards d’euros. En 2022, il était estimé à 55 milliards d’euros. Et en 2028, il pourrait atteindre les 180 milliards d’euros grâce «à la croissance des revenus, à la digitalisation renforcée et à l’augmentation des prêts aux particuliers et aux petites entreprises», selon l’enquête.

Ce potentiel vient des bénéfices que la finance embarquée peut apporter aux entreprises : en augmentant leur taux de conversion, leur panier moyen, en générant des revenus additionnels ou en améliorant les taux de rétention des clients, grâce à des services financiers dispensés au meilleur moment et avec une plus grande fluidité dans le parcours client. Exemples : les cartes de paiement co-brandées intégrant des avantages, le «buy now pay later» (BNPL) ou paiement fractionné/différé qui stimule les ventes… De grandes enseignes se sont déjà lancées, comme Apple avec une carte de paiement et un compte épargne ou Tesla qui propose une assurance instantanée avec ses véhicules… «Ces nouveaux services permettent aux entreprises d’améliorer leur proposition de valeur et ainsi de se démarquer, résume Jean-François Guillaumin, directeur général France chez Solaris. Nos analyses montrent que les usages de la finance embarquée devraient se multiplier au cours des prochains mois.»

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La question du tarif

D’ailleurs, 39,2% des consommateurs interrogés ont déjà utilisé une carte de paiement non bancaire, 35,8% un portefeuille numérique et 33,8% une carte de crédit. Ils sont 28,2% à détenir un compte en ligne (non bancaire), 22,8% un prêt auto et 22,6% un compte épargne. Mais seulement 18,4% ont déjà eu recours au BNPL. En France, 46,2% des consommateurs utilisent des services financiers embarqués pour accéder à des moyens de paiement sans passer par les banques et plus de six Français sur dix se disent prêts à les utiliser si les tarifs étaient plus avantageux que ceux des banques traditionnelles.

Les secteurs d’activité qui ont le plus adopté la finance embarquée sont le commerce en ligne, le commerce de détail notamment via les cartes et les portefeuilles électroniques, mais aussi le secteur du voyage qui a besoin de diverses modalités de paiement, ainsi que la mobilité dans laquelle se sont répandues les options de partage de course, par exemple, chez les VTC. Chaque secteur sélectionne les services financiers les plus adaptés à ses besoins et aux attentes de ses clients.

Ces derniers sont 41% à apprécier un accès plus facile que dans les banques, surtout en France (46,2%). Ils aiment aussi pouvoir accéder aux services au moment du check-out et recevoir des avantages comme le cashback ou les points bonus. En revanche, 61% sont inquiets pour la sécurité de leurs données et 42% sont attentifs aux conditions générales de vente qui doivent être claires et compréhensibles. Enfin, un tiers des répondants ne fait confiance qu’à des marques connues et stables pour utiliser leurs services financiers.

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Déficit de notoriété

Finalement, les consommateurs sont plutôt ouverts aux services financiers embarqués et aimeraient en voir davantage chez leurs marques habituelles. Le portefeuille électronique est le plus attendu des services, pour 28,8% des personnes interrogées, devant le compte de paiement (26,2%) et l’assurance (24,9%). Quant à ceux qui n’utilisent pas ces services, c’est par méconnaissance dans 32% des cas ou bien parce qu’ils n’en éprouvent pas le besoin pour 31%, surtout en France (41,8%).

Une fois dressé le tableau des attentes des consommateurs, l’enquête de Roland Berger fait le point sur la perception des entreprises qui ont commencé à intégrer la finance embarquée : beaucoup sont encore en phase exploratoire, certaines ont choisi de nouer des partenariats avec des fournisseurs de services financiers en marque blanche, comme Solaris, et elles sont encore nombreuses à estimer que la mise en place d’un service financier embarqué reste complexe en raison notamment des questions règlementaires et de conformité. D’où l’intérêt de recourir à un spécialiste !

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