PAIEMENT FRACTIONNÉ - Oney conserve une large avance

Virginie Deneuville

Décrue des espèces

- Dans un univers du paiement qui s’est complètement transformé sur la dernière décennie, les ventes en ligne représentent désormais 13 % du commerce en France et devraient voir leur part croître de 9 % par an d’ici à 2025 (données WorldPay).

- Cette évolution a dès lors des conséquences sur les flux de paiement (lire aussi Horizons page 10). « Cela induit une forte décrue des espèces, l’essor du paiement par mobile et le développement du paiement fractionné (Buy now pay later, BNPL) », relève Alvarez & Marsal, qui a publié une étude dédiée. Le BNPL a été utilisé par 37 % des Français en 2021, ce qui place l’Hexagone dans le peloton de tête des pays où ce paiement moyen de paiement est le plus répandu (données Kantar). La France se classe ainsi en deuxième position, au même niveau que le Royaume-Uni et juste derrière l’Australie.

- Le marché du paiement fractionné en France pourrait passer de 5 à 25-30 milliards d’euros de production entre 2020 et 2025, et devrait à cet horizon dépasser les 300 milliards d’euros en Europe.

Une forte concurrence

- La concurrence est vive sur le marché du BNPL, au sein duquel les groupes bancaires se révèlent bien positionnés. Oney, filiale commune de BPCE et d’Auchan, occupe la première place en France. S’appuyant sur l’assise financière du groupe bancaire et sur l’accès privilégié à la galaxie Auchan, Oney a ainsi noué au fil des ans des partenariats avec 22 % des 135 plus grands e-commerçants. Sofinco (Crédit Agricole) et Cetelem (BNP Paribas) s’inscrivent ex aequo en deuxième position avec des parts de marché de 7 %, tout comme le spécialiste du paiement digital PayPal.

- Les alliances sont de mise. « Le Crédit Mutuel s’appuie sur son partenariat avec Amazon France pour pénétrer le marché français. La Banque Postale a lancé Django, entité dédiée au BNPL s’appuyant sur la plateforme de la fintech Pledg en marque blanche », relate Alvarez & Marsal.

- Les fintechs sont également bien représentées. Créée en 2005, Klarna, pour qui la France constitue un fort axe de développement, y dispose elle aussi d’une part de marché de 7 %. Ayant investi dans la fintech Billie en Allemagne, Klarna cherche désormais à s’élargir à la clientèle BtoB.

- Alma, créée plus récemment en 2017, a renforcé son assise grâce à plusieurs appels d’offres remportés auprès de grandes enseignes (Apple, SNCF, Les Galeries Lafayette, Le Printemps…) et prévoit de se développer prochainement dans cinq nouveaux pays européens.

Vers une consolidation

- Le foisonnement d’acteurs sur le marché du BNPL devrait cependant entraîner une vague de consolidation. Alors que des acteurs comme Klarna ont vu leur valorisation s’effondrer, l’heure est désormais à la rationalisation des coûts. En Australie, marché pionnier du BNPL, quatre acteurs sur les douze principaux ont d’ores et déjà disparu.

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