
Orange Bank déploie son offre

C’est le grand jour. Vingt mois après avoir racheté 65% du capital de Groupama Banque, le numéro un français des télécoms Orange déploie aujourd’hui sa banque mobile, Orange Bank. Depuis plusieurs mois, l’opérateur cultivait la curiosité de ses clients et de ceux de sa marque Sosh, leur envoyant le SMS suivant : «Orange Bank, la banque 100% mobile arrive prochainement ! Soyez parmi les premiers informés.» Et leur proposait de s’inscrire à une lettre d’information.
Orange mise en effet sur son parc de 30 millions de clients mobiles pour séduire 2 millions de clients d’ici à dix ans avec cette offre bancaire. Des vendeurs la commercialiseront dans 140 des 700 boutiques du groupe sur le territoire français, où seront aménagés des «coins dédiés».
L’offre comportera un compte courant, une carte bancaire Visa, une autorisation de découvert et un livret d'épargne, avant de s’enrichir à plus long terme de nouveaux services comme le crédit et l’assurance. La carte bancaire et la tenue de compte sont gratuites à partir de trois opérations par mois. Seront aussi disponibles de nombreuses innovations pratiques sur mobile, comme le blocage et déblocage temporaire de sa carte depuis l’application, le paiement sans contact via smartphone, le virement par SMS, la position du compte en temps réel après une opération, et la demande d’un chéquier. Orange s’est aussi alloué les services d’IBM et de son logiciel d’intelligence artificielle Watsonpour proposer un conseiller virtuel joignable 24h sur 24, qui basculera si besoin le client vers des opérateurs humains du centre de relation clients.
Si la plupart de ces services existent déjà chez d’autres, Orange souhaite être le seul à les proposer tous ensemble, gratuitement.
Quant au modèle économique de l’activité, il reste à déterminer. «Ce n’est pas un projet qui est destiné à gonfler les résultats d’Orange, c’est clair», avait reconnu en avril Stéphane Richard, le PDG du groupe. Selon des documents confidentiels présentés au conseil d’administration d’Orange en 2016, la filiale bancaire espérerait passer sous les 100% de coefficient d’exploitation (ratio coûts/revenus) en 2021, et atteindre le point mort l’année suivante. Le produit net bancaire dépasserait les 500 millions d’euros autour de 2023-2024. En tout, le projet concrétiserait un résultat net cumulé d’environ 160 millions d’euros en dix ans, toujours selon ces projections qui datent de 2016 et qui font aussi l’hypothèse du lancement de l’activité en Espagne en 2018.
Plus d'articles du même thème
-
Namirial veut acquérir Signaturit pour fonder un acteur européen de la sécurité numérique
A l'heure où l’Europe cherche à construire ses propres champions dans les services de confiance et la sécurité des transactions, cette opération donnera naissance à un groupe solide avec une offre multibriques. -
Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
La néobanque a annoncé la nomination de Frédéric Oudéa à la présidence de son activité en Europe occidentale. Il rejoint une ancienne administratrice de la Société Générale, Béatrice Cossa-Dumurgier, qui a récemment été nommée directrice générale de l'entité. -
Revolut mise sur Google Cloud pour devenir un mastodonte de la banque
Un partenariat renforcé, des ambitions élevées, une collaboration multifacettes : la néobanque britannique se met en ordre de marche pour croître à grande vitesse.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Surtension
Electricité, énergie : encore un débat, toujours pas de loi
Tout le monde est invité à débattre d’un avenir électrique qu’on peine encore à brancher sur une vision claire -
Infrapolitique
« La crise du politique » – par Raphaël LLorca
La rupture entre les Français et la classe politique est tellement documentée et a fait l’objet de tellement de commentaires qu’on n’y prend plus vraiment garde, alors que la rupture est historique, souligne l'essayiste Raphaël LLorca dans sa chronique pour l'Opinion -
Incitation
Allemagne : les avantages fiscaux pour maintenir les retraités en activité sous le feu des critiques
Le chancelier Friedrich Merz veut permettre aux retraités de gagner jusqu'à 2 000 euros par mois totalement défiscalisés dès 2026