L’European Payments Initiative fonde sa société

Cette nouvelle structure devrait permettre d’accélérer la construction du nouveau réseau de paiement européen en attendant l’arrivée d’autres banques.
Alexandra Oubrier

Avancer pour prouver que c’est possible et mobiliser plus largement. L’European Payments Initiative (EPI) a beau réunir autour de 65% des flux de paiements en Europe en cumulant les parts de marché de ses seize membres, une vraie masse critique, elle a encore besoin de convaincre la communauté des banques européennes. L’Italie, l’Autriche, le Portugal et les pays nordiques sont d’ailleurs absents. Lancé officiellement le 2 juillet dernier, le projet de créer un réseau de paiements et un portefeuille électronique européens a pourtant reçu de nombreux soutiens. En particulier celui de la Banque centrale européenne qui mise sur TIPS (Target Instant Payment Settlement), son infrastructure de règlement pour les paiements instantanés afin de donner une solide base à EPI qui intégrera également le virement instantané (SCT Inst), en plus d’un scheme cartes. Une question de souveraineté européenne face aux géants américains et désormais asiatiques qui se livrent bataille tout autour du globe.

Lancement commercial prévu en 2022

C’est ainsi qu’une société a été fondée la semaine dernière à Bruxelles, «une première étape formelle» selon Carlo Bovero, directeur monde de l’émission de cartes et des paiements innovants de BNP Paribas, qui intervenait lors d’une session du France Payments Forum se déroulant en parallèle du forum international organisé par Paris Europlace. Les membres d’EPI se donnent maintenant neuf à douze mois pour finaliser les règles de fonctionnement, le modèle économique et le nom de la marque. Une équipe opérationnelle est en cours de constitution. Les premiers pilotes devraient être prêts pour la fin 2021 avant un lancement commercial en 2022.

EPI s’appuiera donc sur plusieurs moyens de paiement dans un portefeuille électronique : virement instantané et paiement carte dans le but de proposer à chaque pays l’instrument qui lui est familier et ainsi de favoriser son adoption. Si «le futur est aux paiements de compte à compte, comme l’a déclaré Fabrice Denèle, senior vice-président de Natixis Payments, il reste à régler plusieurs sujets comme l’équation économique puisque l’interchange n’existe que dans les paiements par carte, et l’harmonisation des pratiques antiblanchiment pour les transactions entre Etats membres. C’est seulement à ces conditions que le paiement instantané décollera.» Le support du régulateur sera indispensable pour régler ces questions.

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