Les fintechs ont moins attiré les investisseurs en 2022

D’après The Pulse of Fintech 2022, le retournement est sensible au second semestre, mais les regtechs et les levées d’amorçage ont tiré leur épingle du jeu.
Alexandra Oubrier
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En un an, le nombre d’opérations (fusions-acquisitions, private equity, venture capital) du secteur des fintechs est passé de 7.321 à 6.006.  -  Gerd Altmann/Pixabay

Impossible de faire mieux qu’en 2021, l’année qui marquera un record de l’investissement dans les fintechs dans le monde. KPMG, qui publie The Pulse of Fintech 2022 aujourd’hui, estime ainsi qu’en un an, le nombre d’opérations (fusions-acquisitions, private equity, venture capital) est passé de 7.321 à 6.006, et que le montant total est tombé de 238,9 à 164,1 milliards de dollars (soit 30% de moins). Après un premier semestre plutôt dynamique, sur la lancée de 2021, le second a marqué un ralentissement spectaculaire. Mais 2022 dans son ensemble reste la troisième meilleure année pour l’investissement en fintech.

L’Amérique a capté le plus d’argent à 68,6 milliards de dollars dont 61,6 pour les Etats-Unis. C’est aussi là que les opérations de plus grande ampleur ont eu lieu, avec l’acquisition de l’Australien Afterpay par Block (Square) pour 27,9 milliards de dollars, et les rachats d’Avalara (fiscalité, 8,4 milliards de dollars) et de Billtrust (gestion des factures, 1,7 milliard). Malgré la baisse globale de l’investissement par rapport à 2021, le rapport note que les opérations d’amorçage ont mobilisé 4,5 milliards de dollars, contre 3,4 milliards l’année précédente et que le corporate venture a atteint les 14,9 milliards de dollars.

Le secteur des paiements reste le plus attractif

La région Asie-Pacifique a vu un niveau d’investissement remarquable à 50 milliards de dollars, devant la région Europe Moyen-Orient Afrique (EMEA) avec 44,9 milliards. L’Inde a connu un ralentissement à 6 milliards de dollars tandis que Singapour affichait une jolie progression de 3,4 à 4,1 milliards de dollars. La Chine est restée modeste à 770 millions de dollars. L’Europe a tout de même été marquée par plusieurs opérations d’ampleur comme les levées de l’allemand Trade Republic (trading) et du britannique Checkout.com, ou encore du suédois Klarna, qui a aussi vu sa valorisation s’effondrer.

Les paiements restent le secteur le plus attractif (53,1 milliards de dollars investis) suivis des regtechs dont le montant d’investissement est passé de 11,8 à 18,6 milliards de dollars en un an. Ce segment de la fintech devrait continuer à croître car toutes les entreprises cherchent des technologies pour gagner en productivité sur leurs activités de conformité. Les investissements dans les cryptofintechs ont plongé après la chute de Terra-Luna, puis à nouveau après la faillite de FTX. Ils devraient rester bas en 2023 car les investisseurs sont désormais nettement plus vigilants sur la due diligence et sur la gouvernance. Selon KPMG, ces investisseurs pourraient désormais se tourner davantage vers les pays dotés d’un cadre règlementaire pour les activités liées aux cryptos.

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