Lemonway fait des plateformes blockchain un levier de croissance

A ce jour, la fintech de paiement compte sept clients actifs dans la blockchain et les cryptomonnaies.
Pauline Armandet

Face à la montée en puissance de la blockchain, Lemonway ne veut pas rater le coche. A ce jour, la fintech spécialisée dans les paiements compte sept plateformes clientes dans la blockchain et les cryptomonnaies, dont la société Bricks. «Nous souhaitons pénétrer cet écosystème de façon encore plus profonde afin d'être pionniers dans la blockchain», a expliqué hier Damien Guermonprez, président exécutif de Lemonway, lors d’une conférence de presse. La société a rejoint récemment l’Association pour le développement des actifs numériques (l’Adan), lui permettant de servir les acteurs bénéficiant de l’agrément PSAN.

«Nous voulons créer une passerelle pour nos clients qui veulent passer de off-chain à la blockchain, et servir un nouveau pan de marché. On veut l’intégrer à travers l’offre réglementaire», a précisé Antoine Orsini, directeur général de Lemonway. La fintech, qui travaille avec BNP Paribas, Barclays, Banco Sabadell, est consciente que les banques restent frileuses en matière de cryptomonnaies. «Le cadre réglementaire est nécessaire pour que cet écosystème puisse être accepté par le plus grands nombres d’acteurs. Quand on parle de la blockchain et des cryptomonnaies, il y a une réticence avec nos partenaires bancaires, mais qui devrait s’atténuer avec la réglementation», souligne son patron.

L’an dernier, la fintech spécialisée dans le paiement pour les places de marché a investi un montant de 5 millions d’euros dans l’optimisation de l’expérience utilisateur sur le traitement de la connaissance client (KYC, pour know your customer) à travers ce qu’il appelle une «KYC factory». Le groupe veut arriver cette année «avec un produit fluide, qui va pouvoir s’adapter aux nouvelles évolutions réglementaires et va nous permettre d’innover dans d’autres univers», a expliqué Antoine Orsini.

Nouvelle levée de fonds d’ici fin 2022

La fintech annonce des volumes en hausse, avec 5,5 milliards d’euros de flux de paiements traités en 2021, contre 3,1 milliards en 2020. La start-up, qui se rémunère en collectant 0,5% sur chaque transaction réalisée, revendique un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros en 2021, contre 7,5 millions en 2020. En 2022, elle vise des revenus de 18 millions d’euros pour des flux de paiement compris entre 7 et 8 milliards d’euros.

Lemonway a conquis une centaine de clients cette année, lui permettant de revendiquer environ 1.500 plateformes clientes, dont Oui.scnf ou encore Acer. En 2022, elle compte accélérer sur l’Europe, où elle réalise 40% de son chiffre d’affaires. Présente en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni, mais servant des clients dans 19 pays, elle compte ouvrir un nouveau bureau en Europe en 2023.

Lemonway, qui a récolté 35 millions d’euros depuis sa création, envisage par ailleurs une nouvelle levée de fonds d’ici la fin de l’année. Considérant la réglementation comme un «tremplin pour l’innovation», son patron n’a pas hésité à recruter l’an dernier une centaine de personnes supplémentaires, dont 72 personnes travaillant sur le KYC. A ce jour, 30% des 160 salariés de l’entreprise travaillent dans le domaine de la compliance.

La fintech fait néanmoins face à la concurrence de géants qui montent en puissance depuis la pandémie. A l’image de Stripe ou du néerlandais Adyen, qui revendiquait, rien qu’au premier semestre 2021, un revenu net de 445 millions d’euros pour un volume de transactions de 216 milliards.

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