Le patron de Binance US, Brian Brooks, jette l’éponge

Le chef de l’entité américaine de la principale bourse de crypto-monnaies, qui vise une IPO, a annoncé vendredi son départ.
Capucine Cousin
plateforme de cryptomonnaies Binance
plateforme de cryptomonnaies Binance  -  Photo Binance

Brian Brooks, directeur général de Binance US, démissionne tout juste trois mois après son arrivée à la tête de la branche américaine de la plateforme de cryptomonnaies. « Je vous informe que j’ai démissionné de mon poste de PDG de @BinanceUS. Malgré des divergences sur la direction stratégique, je souhaite à mes anciens collègues beaucoup de succès. De nouvelles choses passionnantes sont à venir », a-t-il annoncé vendredi sur son compte Twitter. Binance a confirmé.

Ce départ constitue un nouveau coup dur pour la plus grande plateforme d’échanges de cryptomonnaies au monde. Elle perd là une recrue de choix : Brian Books était arrivé début mai pour diriger Binance US, qui fonctionne comme une entité distincte de Binance.com, proposant un panel de 50 cryptomonnaies aux Etats-Unis. Ce banquier et haut fonctionnaire américain a été responsable par intérim du Bureau du contrôleur de la monnaie (OCC), du 29 mai 2020 au 14 janvier 2021, où il a contribué à faire publier des directives permettant aux banques à charte fédérale de détenir des fonds de réserve pour les stablecoins, selon le Wall Street Journal.

De quoi compromettre, aussi, l’introduction en Bourse de Binance US, annoncée fin juillet lors d’une conférence de presse en ligne par Changpeng Zhao, le patron de Binance. Qui espère s’inscrire dans la lignée de son concurrent, Coinbase, devenue en avrilla première plateforme d’échange à s’introduire en Bourse en entrant au Nasdaq.

Avec ce recrutement, Binance espérait pouvoir composer avec les régulateurs, alors qu’il est dans leur viseur. Binance US avait aussi recruté en mars dernier, l’ancien sénateur américain Max Baucus en tant que conseiller en réglementation.

Les régulateurs de Hong Kong ainsi que d’Allemagne, du Japon, d’Italie et du Royaume-Uni ont demandé ces derniers mois que les entités locales de Binance cessent leurs activités, s’inquiétant de la protection des consommateurs, et de la norme des contrôles anti-blanchiment des échanges de crypto-monnaies en général.

Côté américain, fin mai, le département de la Justice et le fisc américains ont ouvert une enquête sur Binance, sur des soupçons en matière de blanchiment d’argent. Selon la société d’analyse Chainalysis, Binance serait la plateforme sur laquelle a circulé le plus de cryptomonnaies liées à des activités criminelles l’an dernier. En mars, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) a également cherché à savoir si Binance permettait à ses clients américains de réaliser des transactions sans son approbation.

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