
La France demande au G7 d’encadrer la cryptomonnaie de Facebook

Le gouvernement français, par la voix de son ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, souhaite que le G7 encadre Libra, la cryptomonnaie créée par Facebook. «J’ai demandé aux gouverneurs des banques centrales des sept pays membres du G7 de nous faire un rapport pour la mi-juillet [...] pour qu’ils nous disent ‘voilà les garanties qu’il faut fixer sur ce projet de monnaie’», a expliqué le ministre sur Europe 1. Bruno Le Maire juge nécessaire de protéger les consommateurs, car «cet instrument de transaction va permettre à Facebook d’accumuler à nouveau des millions et des millions de données. Ça me renforce dans ma conviction de réguler les géants du numérique, de s’assurer qu’ils ne se trouvent pas dans une situation monopolistique».
Libra doit en outre rester «un instrument de transaction»: «ça ne peut pas et ça ne doit pas devenir une monnaie souveraine, avec tous les attributs d’une monnaie, c’est-à-dire la capacité à émettre un titre souverain [et à servir de] réserve. L’attribut de la souveraineté des Etats doit rester aux mains des Etats, et pas des entreprises privées, qui répondent à des intérêts privés», a insisté le ministre.
Le réseau social Facebook a confirmé mardi le lancement de sa cryptomonnaie, dont les grandes lignes ont été détaillées dans un livre blanc. Libra sera garantie par une réserve d’actifs réels, comme des bons du Trésor, pour assurer sa stabilité et la préserver de la spéculation. Facebook va créer une filiale réglementée, nommée Calibra, qui gérera le porte-monnaie lié au Libra. Le service devrait être opérationnel en 2020. Il sera disponible sur les applications de messagerie instantanée Messenger et WhatsApp (qui regroupent plus de deux milliards d’utilisateurs), ainsi que par le biais d’une application propre.
Regroupant des entreprises de référence, des organisations multilatérales et des institutions académiques, l’Association Libra est chargée de créer cette monnaie électronique, «avec des frais de transaction minimes». Dans un communiqué séparé, Iliad, maison mère de l’opérateur de télécommunications Free, a annoncé être l’un des membres fondateurs initiaux de l’Association Libra, une organisation indépendante à but non lucratif. Iliad précise avoir «vocation à être l’un des nœuds de validation du réseau Libra». Iliad est la seule entreprise française impliquée dans ce projet.
Au nom de l’association, l’opérateur français a dressé la liste de ses membres. Elle comprend, également dans le secteur des télécommunications, l’opérateur Vodafone et, dans le domaine des technologies et des places de marché en ligne, Booking, eBay, Farfetch, Lyft, Mercado Pago, Spotify, et Uber Technologies. Dans les sociétés de paiements, l’association compte Mastercard, PayPal, PayU (filiale de Naspers), Stripe, et Visa. Cette association a «pour ambition de faciliter le développement de la blockchain Libra et de gérer la Réserve», a indiqué Iliad. Le réseau reposera sur une blockchain open-source «sécurisée, évolutive et fiable», a poursuivi la société.
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