
Klub lance une offre de rendement crypto avec l’écosystème Cosmos

Klub, une plateforme française d’investissement et de services financiers privée, créée en 2020, a lancé un produit de rendement crypto entièrement basé sur la finance décentralisée (DeFi), dont L’Agefi a pu consulter les modalités. Il a été présenté aux investisseurs mercredi et est désormais disponible pour tous les membres de la plateforme sur laquelle il n’est possible de rentrer que sur invitation.
Cette offre qui se veut à «contre-courant» des produits de rendement crypto popularisé lors du dernier marché haussier des cryptoactifs. Elle se démarque donc de celles mises en place par de nombreux acteurs aujourd’hui placés sous le régime de protection des faillites américain (Chapitre 11), comme la plateforme de prêt Celsius Network ou l’intermédiaire devenu incontournable pour les institutionnels Genesis. «L’idée de cette offre est de proposer de la ‘vraie’ DeFi sur laquelle n’étaient absolument pas basées les offres d’acteurs centralisés, où l’utilisateur n’a aucune visibilité sur la gestion de son investissement», explique à L’Agefi Réda Berrehili, fondateur et actuel PDG de Klub qui revendique actuellement 520 membres et ambitionne d’atteindre les 2.000 à la fin de cette année.
Le produit de rendement de Genesis était par exemple accusé par ses détracteurs de simplement reproduire les offres du système financier classique, les actifs traditionnels étant juste remplacés par des cryptos qu’une poignée d’acteurs se prêtaient entre eux. Un système en grande partie responsable de la cascade de faillites observées dans le secteur.
Rendement basé sur le staking
L’offre baptisée «Cosmos Core» est comme son nom l’indique basée sur un panier de sept cryptoactifs issus de l’écosystème Cosmos. Au total, une trentaine ont été passés en revue. Il s’agit des jetons Cosmos, Osmosis, Stargaze, Juno, Ki, Agoric et Kujira.
Cosmos s’est principalement fait connaître pour le développement de son protocole IBC (Inter-Blockchain Communication). Ce dernier a pour ambition de proposer une alternative d’interopérabilité entre blockchains aux bridges classiques, ces passerelles cryptos qui permettent de faire circuler des cryptoactifs d’une blockchain à une autre et très critiquées pour le nombre de hacks dont elles ont été la cible en 2022.
L’investissement s’effectue via la plateforme Klub, enregistrée comme prestataire de service sur actifs numériques (PSAN) depuis le 12 avril pour assurer la conservation et la vente ou l’achat d’actifs numériques contre une monnaie ayant cours légal. La somme investie est placée dans un smart contract, programmes informatiques paramétrables sur la blockchain, qui va la répartir à 24% pour Cosmos, 24% pour Osmosis, 12,5% pour Stargaze, 10,5% pour Juno, 10% pour Ki, 9,5% pour Agoric et 9,5% pour Kujira. Les cryptoactifs vont ensuite être immobilisés dans une blockchain, action de «staker» dans le jargon crypto.
Le staking permet par l’immobilisation de cryptoactifs de participer au processus de validation des blocs et donc à la sécurisation d’une blockchain. C’est notamment le modèle vers lequel a basculé le réseau Ethereum en septembre dernier. Ce processus est baptisé preuve d’enjeu (Proof-of-stake [PoS]). Il nécessite beaucoup moins d’électricité que la preuve de travail (Proof-of-work [PoW]), sur laquelle repose la blockchain Bitcoin, où des ordinateurs vont devoir, par des calculs, résoudre une équation mathématique pour participer au processus de validation des blocs.
En contrepartie de l’immobilisation de leur cryptoactifs, les utilisateurs touchent des intérêts dans la cryptomonnaies du réseau blockchain. Dans le cas du produit proposé par Klub, les rendements seront hebdomadaires, processus assez classique concernant le staking via la PoS. Les investisseurs sont rémunérés via l’application Klub à 50% sous la forme de USD Coin émis par Circle, deuxième plus grand stablecoin du marché avec une capitalisation de 43,6 milliards de dollars et 50% en XKI, le cryptoactif de gouvernance de la Ki Foundation. Cette entité a aussi été lancée par Réda Berrehili et ambitionne de créer des ponts entre le système financier traditionnel et la finance décentralisée.
Le XKI procure un pouvoir de gouvernance à ses détenteurs qui peuvent voter pour faire évoluer l’offre. Comme dans une DAO (decentralized autonom organisation), plus un utilisateur possède de jetons de gouvernance et plus son pouvoir de décision est grand. «Notre système incite donc les utilisateurs à ne pas revendre, sinon ils perdent du pouvoir de gouvernance. Cette offre sera la première d’une longue série», espère Réda Berrehili.
Un système entièrement automatisé
Ce produit dont le rendement est issu de la performance des cryptoactifs et des revenus du staking est entièrement automatisé via le système des smart contracts. «Le vrai challenge pour concevoir cette offre a été technologique. Nous y travaillons depuis plus d’un an et demi. Il y a énormément de paramètres de sécurité à prendre en compte», détaille le PDG de Klub et de la Ki Foundation. Le fonctionnement des smart contracts sur une blockchain est étudié par de nombreuses institutionnels, la promesse étant l’automatisation de nombreux processus financiers pour notamment gérer la tokenisation d’actifs.
«Avec cette offre, notre objectif est de proposer un véritable produit de rendement issu de la DeFi avec un maximum de transparence permise par ce système financier pour faire en sorte que ce ne soit pas seulement les experts, qui se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une main, qui y aient accès. Notre volonté est aussi que l’investissement apporte de la valeur ajoutée au système et ne soit pas uniquement porté par l’intérêt financier», conclut le dirigeant.
Plus d'articles Crypto
-
Circle affirme son intention de devenir une néobanque majeure en Europe
En s’affirmant émetteur et gérant de monnaie électronique, mais aussi candidat à l’obtention de l’enregistrement PSAN en France, le géant crypto assume sa volonté de proposer des services bancaires pour l’ensemble du marché européen. -
Circle veut devenir PSAN et émettre de la monnaie électronique
L’américain Circle a annoncé avoir déposé un dossier pour obtenir l’enregistrement comme prestataire de service sur actifs numériques (PSAN) ainsi qu’une demande d’agrément pour émettre de la monnaie électronique. -
Le français Carbonable lève 1,2 million de dollars
Ce projet français entend devenir la référence pour permettre aux entreprises de développer et gérer leur émission de crédits carbones via la blockchain.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Code pénal
Gilets jaunes: les délinquants, les criminels et leurs complices
Black bloc ou « simple manifestant », agissant à froid ou emporté par l’excitation collective, peu importe : les faits commis sur les Champs-Élysées relèvent du Code pénal. Taguer ou détruire du mobilier urbain fait de vous un délinquant. Voler des marchandises après avoir cassé une vitrine fait de vous un délinquant. Caillasser un fourgon de police ou tabasser un gendarme à terre fait de vous un délinquant. Mettre le feu à un kiosque ou un restaurant fait de vous un délinquant. Incendier une banque fait de vous un délinquant – et même un criminel, si les flammes ont été allumées sans se préoccuper de savoir si l’immeuble était vide de ses occupants. -
Exaspération
«Les Gilets jaunes mettent l’économie à genou»
« Les Français ne consomment plus, ils ne vont plus dans les centres-villes », déplore le président des Chambres de métier et de l’artisanat -
Signaux faibles
Gilets jaunes et violences: les lacunes de la surveillance des réseaux sociaux
Le ministre de l’Intérieur se disait, dès vendredi, en alerte sur la mobilisation de manifestants ultra-violents. Faute d’utilisation appropriée des outils numériques, cela n’a pas empêché ces derniers d’agir et de mettre les Champs-Elysées à sac.