Fintechs, moins de fonds levés mais plus de transactions en 2023

L’Observatoire de la Fintech dévoile ses données pour le premier semestre 2023 : les montants levés se sont réduits de moitié, à 673 millions d’euros, pour un nombre d’opérations en hausse de 9%.
Panorama 2023 de la fintech.jpg
 -  © L’Observatoire de la Fintech

Le semestre de la fintech est dans une nouvelle phase d’évolution, après deux années atypiques. En 2021 et 2022, les fintechs françaises avaient levé plus de deux milliards d’euros par an. Le premier semestre 2023 marque une baisse de 52% des fonds levés par rapport à la même période de l’année dernière, à 673 millions d’euros. Toutefois, les investisseurs restent mobilisés, avec un nombre de transactions plus élevé, à 73 opérations, soit 9% de plus qu’au premier semestre 2022. Conséquence mathématique : les levées sont de montants plus faibles, avec un montant moyen de 9,2 millions d’euros, contre 20,8 millions d’euros au premier semestre 2022.

2230704a

«Cette évolution est largement due à l’absence de méga-deals à plus de 100 millions d’euros, notent Mikaël Ptachek et Emmanuel Papadacci-Stephanopoli, président et vice-président de L’Observatoire de la Fintech. Il y en avait eu six au premier semestre 2022 : Payfit, Alma, Descartes Underwriting, Santévet, +Simple et Alan, contre un seul cette année, celui de Ledger.»

Toutefois, pour les auteurs de l’étude, il s’agit plutôt d’un retour à la normale. «En 2022 et 2023, le mouvement reprend une progression linéaire par rapport à 2020, constatent-ils. Et la réduction des fonds levés depuis quelques mois est quasiment la même dans la technologie en général, il n’y a pas de spécificité des fintechs sur ce point.»

A lire aussi: Fintechs, le retour sur terre

Prise de contrôle

En revanche, le secteur connaît une vitalité équivalente à 2022 en matière de fusions-acquisitions, avec 22 opérations sur le dernier semestre. La moitié sont le fait de scale-up (des fintechs qui rachètent d’autres fintechs), un quart viennent de fonds d’investissement et un quart de corporates. «On migre vers un nouvel équilibre, notent Mikaël Ptachek et Emmanuel Papadacci-Stephanopoli. Les acheteurs prennent le contrôle de leur acquisition pour être décisionnaires. Ce qui se traduit ensuite par une seniorisation du management, par la rationalisation de la feuille de route produit et du calendrier d’expansion géographique et par la recherche d’un retour sur investissement sur l’activité de l’entreprise rachetée. Mais la pérennité n’est pas assurée pour autant, le rachat par une autre fintech n’exclut pas les difficultés financières.» C’est ce qui s’est produit pour Luko : après deux acquisitions, le néoassureur n’a plus eu d’autre choix que de se laisser racheter par Admiral.

2230704b

Quant aux activités les plus dynamiques, les assurtechs restent en tête par le montant cumulé des investissements. Des acteurs de niche excellents sur leur domaine parviennent à attirer une clientèle qui leur permet de croître et d’attirer des investisseurs. Sur le semestre, ce sont cependant les solutions de middle et de back-office qui accélèrent, en captant 27% des fonds levés, soit 184 millions d’euros (Pigment, Pennylane, N2F, Ringover…).

Les services aux métiers de la finance viennent ensuite, avec 25% des fonds levés, à 166 millions d’euros, grâce une série de levées dans la cybersécurité : Datadome (avec 38 millions d’euros), Sekoia (35 millions d’euros), Egerie (30 millions d’euros), Riot (11 millions d’euros) et Sesame IT (10 millions d’euros).

La blockchain et les cryptoactifs captent 18% des fonds levés, à 120 millions d’euros, suivis des fintechs du paiement, qui accueillent 8% des montants sur ce semestre, soit 57 millions d’euros.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...