
Coinhouse veut devenir une cryptobanque
Coinhouse met un coup d’accélérateur. La plateforme française d’investissement en cryptomonnaies annonce aujourd’hui avoir levé 15 millions d’euros en série B menée par le fonds d’investissement True Global Ventures, ainsi que de certains investisseurs tels que CF Partners ou encore XAnge. Cet argent frais permettra notamment à la société de développer des services en tant que cryptobanque.
Ce terme «correspond à un nouveau métier, celui d’être un acteur capable d’offrir des services qu’on connaît dans les banques mais qui s’appliquent spécifiquement aux actifs numériques», confie Nicolas Louvet, patron de Coinhouse, qui monte en puissance sur ce créneau depuis quelques mois. En octobre, Coinhouse a lancé un Livret Crypto, permettant d’obtenir un rendement garanti à un taux fixe annualisé compris entre 5% et 6%. Plébiscité par les entreprises, son ticket d’entrée a été rabaissé de 50.000 euros à 20.000 euros. La plateforme propose par ailleurs depuis décembre un produit de gestion pilotée, qui permet aux investisseurs de déléguer la gestion de leur portefeuille crypto à Coinhouse. Depuis le lancement de ces deux produits, Coinhouse a collecté entre 5 et 10 millions de dollars.
«On veut automatiser certains de nos services existants pour les rendre plus accessibles sur la plateforme. Nous agissons en tant que ‘cryptobanque’ auprès d’un certain type de clientèle privée, avec qui nous avons une interaction directe. Ce modèle doit s’élargir à tous nos clients existants. L’objectif de la levée de fonds est de proposer un accès simplifié, automatisé sur ces types de produits», précise son patron. Coinhouse revendique à ce jour 500.000 clients inscrits sur la plateforme, principalement des particuliers. La société compte moins de dix clients institutionnels, ainsi que 1.000 entreprises clientes.
En 2022, Coinhouse ambitionne de sortir d’autres produits de rendement sur les cryptos. Elle réfléchit notamment à d’autres formes de licences pour proposer des services en euros à ses clients. Demain, elle pourrait par exemple leur proposer d’avoir un compte en monnaie fiduciaire afin de faciliter la conversion entre le compte en euro et leur compte en crypto. La société est par ailleurs en discussion avec plusieurs grands groupes pour leur permettre d’accéder à des paiements en cryptomonnaies, de les conserver et les convertir en monnaie fiduciaire. Elle commence à proposer des solutions permettant d’accepter des cryptomonnaies comme moyen de paiement.
Avec la levée de fonds, la plateforme compte également accélérer sur son internationalisation, notamment au Benelux et en Europe du Sud. Après avoir obtenu un enregistrement en tant que prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) par l’AMF en France, elle vient d’obtenir un enregistrement auprès de la CSSF, le régulateur luxembourgeois. Concrètement, cela lui permettra de faire du démarchage au Luxembourg et de se présenter comme un acteur qui peut proposer des services à la clientèle luxembourgeoise. A ce jour, entre 7 et 8% du chiffre d’affaires de la société se réalise hors de France, un chiffre qu’elle compte multiplier par quatre cette année.
Fondée en 2015, Coinhouse compte plus de 70 collaborateurs, dont 5 personnes travaillant sur l’international, un chiffre qui devrait tripler en 2022. Trois ans après une levée de fonds en série A de 2,4 millions d’euros, la fintech revendique un chiffre d’affaires multiplié par 12 en 3 ans.
Plus d'articles du même thème
-
Coinshares lance sa cotation au Nasdaq
L'opération sera réalisée par une fusion avec un Spac. -
Les frères milliardaires Winklevoss cotent une «bitcoin company» à Amsterdam
Treasury, dont l’essentiel de l’activité consiste en l’achat de bitcoins, va rejoindre la Bourse néerlandaise via le rachat de la société d’investissement MKB Nedsense qui y est déjà cotée. -
Wall Street sonne la rentrée des introductions en Bourse
Cinq sociétés ont dévoilé les détails de leur projet de cotation à New York. Outre le spécialiste suédois du paiement fractionné, Klarna, deux entreprises du secteur des cryptoactifs, Figure et Gemini, visent des valorisations de plusieurs milliards de dollars.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Tour de chauffe
« Bloquons tout » cible Macron, les syndicats en embuscade
Après la mobilisation de mercredi, les organisations syndicales font monter la pression sur Sébastien Lecornu pour leur journée d'action du 18 septembre -
"Soit il y a rupture, soit il y aura censure" annonce Jordan Bardella, après l'élection de Sébastien Lecornu
Strasbourg - Le Rassemblement national ne veut pas censurer immédiatement le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, mais attend une «rupture» avec la politique menée jusqu’ici, a expliqué son président Jordan Bardella mercredi à Strasbourg. Le parti d’extrême droite ne compte pas censurer «a priori» mais d’abord «écouter le discours de politique générale» de M. Lecornu, a déclaré M. Bardella lors d’un point presse en marge d’une session plénière du Parlement européen. «Soit il y a rupture, soit il y aura censure», a-t-il résumé. Le Rassemblement national réclame notamment un durcissement de la politique migratoire et s’oppose à toute hausse de la fiscalité pour la «France qui travaille», a-t-il souligné. Jordan Bardella a aussi réclamé que parmi les premières mesures de Sébastien Lecornu soit actée l’opposition de la France au traité de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur. Après la chute de François Bayrou lundi lors d’un vote de confiance des députés, puis son remplacement à Matignon au bout de 24 heures par M. Lecornu, le chef du RN n’a toutefois «aucune illusion» et juge le bail du nouveau chef du gouvernement «très précaire». © Agence France-Presse -
Sur la touche
Entre Lecornu et le RN, une relation d'amour-haine
Emmanuel Macron verrouille son dispositif et met le RN hors-jeu en nommant Sébastien Lecornu à Matignon pour négocier avec les socialistes. Un homme pourtant apprécié par le parti à la flamme