
BNP Paribas réduit les incidents de paiement grâce au cloud d’IBM

Aller dans le cloud, c’est compliqué, mais ça sert ! BNP Paribas a fait le choix plutôt rare de migrer dans le cloud public d’IBM tout en en conservant la maîtrise dans ses propres murs. Ce programme, qui utilise l’offre «IBM Cloud for Financial Services» a commencé en 2019 et entre désormais dans le cœur des métiers bancaires. 30% du système d’information est actuellement hébergé sur les clouds du groupe dont 10% sur le cloud dédié IBM.
En 2022, par exemple, le poste conseiller de l’entité BNP Paribas Personal Finance a été complètement refondu : «Plusieurs applications ont fusionné dans une seule pour être réécrite totalement et directement dans le cloud, détaille Christophe Boulangé, directeur cloud de BNP Paribas. Des premières applications réglementaires sont également passées dans le cloud. Nous migrons des applications sur notre cloud dédié avec des données de plus en plus sensibles.» Une évolution qui nécessite une montée en compétences des équipes, en particulier sur le chiffrement qui doit rester à la main de la banque pour préserver sa conformité à la réglementation européenne concernant la souveraineté, et la soustraire au Cloud Act (réglementation extraterritoriale s’appliquant aux entreprises américaines, donc à IBM).
Mille applications migrées
Pas moins de 600 applications sont désormais dans le cloud et tournent sur 6.000 machines virtuelles. A la fin de 2023, ce sera 1.000 applications qui auront migré ou auront été développées directement dans le cloud et le parc s’élèvera à 10.000 à 12.000 machines virtuelles. «Nous nous attaquons maintenant aux monstres, autrement dit aux applications qui touchent au fonctionnement de la banque et qui doivent être repensées pour évoluer, explique Christophe Boulangé. Ce sont celles qui doivent avoir un très haut niveau de résilience et pour lesquelles notre cloud dédié apporte un moyen de réduire le coût d’obsolescence.» Précision : ces applications utiliseront donc les technologies du cloud public d’IBM mais restent dans le cloud dédié à BNP Paribas. Sécurité et maîtrise des risques passent avant tout.
Cette stratégie assez unique, également adoptée par Caixa Bank, montre quelques bénéfices notables. Exemple : le New Payment Engine ou NPE, une plateforme de gestion des paiements, fonctionne dans le cloud, ce qui a permis «une amélioration considérable des temps de réponse et une réduction drastique du nombre d’incidents, souligne Christophe Boulangé. C’est une grande réussite sur un programme ‘flagship’ de la transformation cloud et c’est très satisfaisant pour emmener le reste de la banque.»
A lire aussi: Cloud - Objectif souveraineté
Coût de l’obsolescence
Hormis ces bénéfices tangibles sur un métier nécessitant un haut niveau de disponibilité, de fiabilité et de sécurité, il est encore difficile de mesurer de façon unifiée les performances ou les économies générées par le cloud. Cela dépend beaucoup des métiers concernés. «Dans certaines organisations, le cloud apporte un retour sur investissement parce qu’il évite le coût d’obsolescence d’une application et donc sa réécriture au bout de quatre ans, cycle normal de l’innovation technologique, expose Christophe Boulangé. Dans d’autres, comme dans la banque de détail, c’est le ‘time to market’ qui est nettement réduit. »
L’objectif pour 2025 est maintenant de migrer 60% des applications du système d’information de BNP Paribas dans ces clouds dont 30% sur le cloud dédié en Europe, et la démarche est également lancée aux Etats-Unis et en Amérique latine, notamment pour les métiers assurance et personal finance.
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