
Blank, la porte d’entrée digitale du Crédit Agricole pour les indépendants

Le créneau des banques digitales pour les pros semble déjà bien occupé, mais c’est un constat en trompe-l’œil. Les indépendants sont plus de trois millions en France et ils sont rarement satisfaits de leur banque. Un boulevard pour les néobanques comme Blank, fondée par Simon Parisot et deux associés au sein de la Fabrique, le start-up studio du Crédit Agricole qu’il a également contribué à créer. Lancée en 2021, détenue par les caisses régionales et par Crédit Agricole SA, Blank compte autour de 20.000 comptes.
C’est encore peu mais l’acquisition de clients est en pleine accélération depuis octobre 2022 et le lancement de Propulse et Essentiel Pro, les versions en marque blanche commercialisées par les caisses régionales de Crédit Agricole et par LCL. Un exemple de synergie entre un grand groupe bancaire multiréseaux et une petite fintech qui, autrement, aurait pu être considérée comme un concurrent interne. «Disposer de cette offre vendue en ligne et en agence, tout en y ajoutant leurs propres services, permet aux banques de capter une clientèle souvent difficile à rentabiliser», explique Simon Parisot, directeur général de Blank.
Banking-as-a-service
Pour autant, la fintech construit son offre sans obligation de travailler avec les filiales du groupe. Une grande partie des services sont d’ailleurs développés en interne et des partenaires sont sélectionnés selon leur pertinence. Par exemple, Blank utilise l’agrément de la SFPMEI, appelée désormais Okali depuis qu’elle a été rachetée par le groupe. Par ailleurs, elle recourt au core banking system de Bankable, un prestataire de banking-as-a-service britannique. D’autres briques du paiement viennent de Marketa ou d’Idemia et les terminaux de paiement électronique sont ceux de Zettle. L’accompagnement des créateurs d’entreprises s’opère avec LegalPlace.
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Comme ses concurrents, Blank joue sur l’intégration fluide de services qui font gagner du temps aux entrepreneurs avec le dépôt de capital, un logiciel de devis et de facturation, la préparation des données pour la comptabilité ou les assurances métiers. Mais elle a su se démarquer en proposant de réaliser les déclarations à l’Urssaf : «ce service a attiré des clients, mais il est surtout efficace dans la fidélisation», note Simon Parisot.
Quant au financement, l’offre est en cours de reconstruction avec un partenaire (hors Crédit Agricole) qui sera présenté sous peu. Le catalogue va s’enrichir en 2023 avec notamment l’arrivée du très attendu virement instantané qui, couplé à l’initiation de virement, offrira des cas d’usages utiles pour les pros. L’effectif actuel, de 50 collaborateurs, devrait ainsi doubler cette année.
Direction Milan
Autre projet, Blank se prépare à conquérir l’Italie et recrute un directeur localement. La représentation qui devrait opérer en libre prestation de service sera installée au Village by CA de Milan. L’offre est en cours d’adaptation et pourrait permettre à Blank de prendre de l’avance en France sur les processus d’entrée en relation et sur la facturation, car l’Italie a déjà largement adopté la carte d’identité électronique et biométrique, ainsi que la facturation électronique. Blank continuera de jouer son rôle de diffuseur d’innovations au sein du Crédit Agricole.
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