Bitcoin : après le Salvador et la Centrafrique, d’autres pays pourraient suivre

L’adoption du bitcoin comme monnaie légale peut développer l’attrait touristique des pays et favoriser l’inclusion financière.
Louis Tellier
Le bitcoin subit une dépréciation. Photo: Bloomberg
Ouvrir un portefeuille bitcoin est gratuit et ne nécessite aucun frais de tenue de compte.  - 

Quel sera le prochain pays à adopter le bitcoin comme monnaie légale ? Certains critères permettent d’essayer d’identifier de potentiels candidats. Dans son rapport «Perspectives cryptos 2022», Blockchain Partner by KPMG a listé des «zones à surveiller», notamment l’Amérique centrale (Panama, Honduras), l’Afrique du nord-ouest (Maroc, Sénégal) ou encore l’Asie centrale (Géorgie, Arménie), des pays où l’adoption du bitcoin comme monnaie légale revient de façon régulière dans le débat politique.

D’abord, l’adoption du bitcoin constitue un gros coup de projecteur. Au Salvador, le gouvernement affirme que le tourisme a augmenté de plus de 30% en novembre et décembre, après l’annonce de l’adoption du bitcoin comme monnaie légale en septembre 2021. Le président Nayib Bukele espère attirer sur le long terme des investisseurs du monde entier pour dynamiser l’économie et faire du Salvador un «hub technologique» comme le répète souvent sa directrice de la technologie Mónica Taher. La volonté affichée par ce pays d’Amérique centrale est également de développer un système éducatif tourné autour de l’univers des cryptomonnaies pour offrir une perspective de sortie de la pauvreté dans laquelle est plongée près de 40% de sa population. Même son de cloche du côté de la République centrafricaine où son président Faustin-Archange Touadéra s’est félicité de cette adoption qui constitue «une opportunité pour le développement économique et technologique de la RCA (République centrafricaine)».

Autre facteur déterminant : la bancarisation. Au Salvador, seulement 30% de la population est bancarisée. En Centrafrique, c’est à peine 5%, parce qu’une large partie n’a pas les moyens financiers d’avoir un compte bancaire. Ouvrir un portefeuille bitcoin est gratuit et ne nécessite aucun frais de tenue de compte. Un smartphone et une connexion internet rudimentaire suffisent pour commencer à échanger de la valeur, quasiment sans frais. C’est un autre argument de poids pour des pays qui comptent une importante communauté installée à l’étranger et dont le PIB dépend en grande partie de la manne financière envoyée par ses expatriés. Le cabinet de conseil Oliver Wyman estime aujourd’hui qu’une opération transfrontalière via un acteur traditionnel comme Western Union coûte en moyenne 27 dollars et prend entre deux et trois jours. Une transaction sur le réseau bitcoin est quasiment instantanée et les frais sont de l’ordre de quelques centimes en moyenne.

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