Avec 9% d’adeptes, la France reste à la traîne dans la détention de cryptoactifs

Pour la deuxième année d’affilée, l’Adan, KPMG et Ipsos ont dressé un état des lieux de l’adoption des cryptoactifs. Concernant le grand public, l’Hexagone ne comble pas son retard sur ses voisins européens.
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Les cryptomonnaies ayant connu un engouement médiatique, 85% des sondés en ont entendu parler  -  crédit Photospirit/Pixabay

C’est une étude, la première du genre, qui avait beaucoup fait réagir lorsqu’en février 2022 elle avait établi que 8% des Français détenaient des cryptoactifs. Un chiffre encourageant pour le secteur, et surprenant pour les plus sceptiques, après une année 2021 exceptionnelle qui aura notamment vu le bitcoin et l’ether atteindre des sommets historiques.

Menée par l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) avec KMPG et l’institut de sondage Ipsos, la deuxième édition était présentée ce 19 avril au ministère de l’Economie en présence de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, qui multiplie les mains tendues vers l’écosystème crypto depuis quelques mois. En dépit des scandales, notamment incarnés par la chute de FTX, «l’adoption progresse en France», avec 9,4% des Français qui détiendraient actuellement des cryptoactifs.

48% réticents à l’acquisition de cryptoactifs

Néanmoins, la France est bonne dernière parmi les pays européens sondés en la matière : le pourcentage de détenteurs monte à 14% aux Pays-Bas, 12% au Royaume-Uni et 11% en Allemagne et en Italie. L’échantillon se compose d’un peu moins de 2.000 répondants pour la France et d’un peu plus de 1.000 personnes pour les autres pays entre le 8 et le 13 mars 2023. L’écart se creuse davantage sur la question d’en avoir déjà possédé. En France, ce taux est de 11% alors qu’il grimpe à 16% en Allemagne, 18% au Royaume-Uni, 21% en Italie et même 23% aux Pays-Bas.

Les cryptomonnaies ayant connu un engouement médiatique, aussi bien pour de bonnes que de mauvaises raisons, 85% des Français en ont entendu parler, une progression de 9% par rapport à l’année dernière. Les réseaux sociaux constituent la première source d’information. Parmi les personnes interrogées, 37% se déclarent intéressées par l’idée d’en acquérir à l’avenir, quand 48% y sont réticentes. L’étude note que ce sont majoritairement les hommes de moins de 35 ans qui y investissent. Dans la précédente édition, ils étaient 12%, contre 17% début 2023.

«La grande majorité des investisseurs n’investissent pas plus de 10% de leur épargne globale», note également l’étude. En moyenne, 70% des répondants ont investi moins de 5.000 euros. Les intermédiaires privilégiés pour acheter des cryptoactifs sont, sans surprise, la plus grande plateforme d’échange au monde, Binance, en tête (39%), suivie de l’américain coté en Bourse Coinbase (28%) et, plus surprenant, de la néobanque britannique Revolut (20%).

L’étude note par ailleurs que l’adoption a également été croissante en dehors des cas d’usages uniquement financiers, à savoir dans le luxe, la culture et l’énergie. Les institutions financières ont notamment multiplié les expérimentations via les infrastructures des blockchains publiques, comme Ethereum, pour «tokeniser» des actifs financiers traditionnels. De son côté, l’industrie du luxe voit les NFT (non-fungible tokens) comme une opportunité de repenser la relation et l’engagement client.

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