
Zalando fait les frais de l’ère post-Covid

Les années difficiles risquent de s’enchaîner pour Zalando. Le leader européen de la mode en ligne a annoncé mardi que son chiffre d’affaires pourrait reculer cette année et s’établir dans une fourchette allant de -1% à +4% par rapport à celui de 2022. Si l’hypothèse basse se concrétisait, ce serait une deuxième année consécutive de baisse de l’activité pour le groupe.
Car si le volume brut des marchandises (GMV) a progressé de 3,2% en 2022, à 14,80 milliards d’euros, le chiffre d’affaires du groupe s’est effrité de 0,1% par rapport à 2021 à 10,34 milliards d’euros. Son bénéfice net a été divisé par quatorze à 16,8 millions d’euros, contre 234,5 millions l’année précédente, tandis que le bénéfice ajusté avant intérêts et impôts (Ebit) a diminué de 60% à 184,6 millions d’euros, contre 468,4 millions d’euros. Ces chiffrent montrent que les temps de forte croissance qu’avait connus la société pendant la pandémie de Covid sont bel et bien révolus, les clients ayant recommencé à fréquenter les magasins physiques.
Dans ce contexte, les dirigeants ont essayé de rassurer les actionnaires en précisant que les prochains mois seraient dévolus à la simplification de l’organisation et à l’amélioration des marges. Sur ce point, l’année dernière a d’ailleurs été particulièrement décevante, la marge sur Ebit du groupe passant de 4,5% en 2021 à seulement 1,8% en 2022.
A lire aussi: L’inflation et la fin du Covid ramènent Zalando en 2019
Mesures drastiques
Pour arriver à redresser la barre, le groupe a d’ores et déjà mis en place plusieurs mesures. Dès le trimestre dernier, il avait annoncé avoir baissé ses dépenses en marketing et amélioré sa logistique en Europe. Les co-directeurs généraux, David Schneider et Robert Gentz, ont déclaré le mois dernier dans une note interne adressée aux salariés que Zalando supprimerait des centaines d’emplois afin de faire face à une «conjoncture macroéconomique compliquée».
Dans un premier temps, les marchés ont bien réagi à ces annonces, l’action Zalando s’envolant de 5% dans les premiers échanges mardi, les chiffres présentés par le groupe étant globalement supérieurs aux attentes des analystes. Mais après l’euphorie des premières heures, les actionnaires sont revenus à la réalité. Le titre a finalement clôturé en baisse de 3,4% à 37,80 euros. Les doutes sur la capacité de la société à renouer avec une croissance du chiffre d’affaires et une progression des marges l’ont emporté.
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