Vodafone et Liberty Media font un premier pas l’un vers l’autre

Les deux groupes discutent d’échanges d’actifs. Vodafone aurait avantage à se renforcer au Royaume-Uni. Une fusion semble trop complexe.
Olivier Pinaud

Avec son franc-parler, John Malone, le patron du câblo-opérateur Liberty Global, avait récemment comparé Vodafone à une «grosse banane dans un sachet en papier». Avec une question: «comment arriver à sortir la main du sac avec la banane ?». Le magnat du câble américain a peut-être trouvé une partie de la réponse. Vodafone a confirmé vendredi discuter d’un éventuel échange d’«actifs choisis» avec Liberty Global.

En revanche, «un rapprochement des deux sociétés» n’est pas à l’ordre du jour, a assuré l’opérateur de télécoms britannique qui pèse en Bourse 50% de plus que le groupe américain. «Il n’est pas certain que cela aboutisse à une transaction et il n’y a non plus aucune certitude sur les actifs qui seront en définitive concernés», a ajouté Vodafone.

John Malone avait donné quelques pistes fin mai sur les actifs qu’il aimerait bien troquer avec Vodafone. Selon lui, une opération aurait du sens au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas. Vodafone et Liberty y sont présents tous les deux mais des échanges d’actifs leurs permettraient soit de marier mobile et fixe, soit de consolider leur place face à leurs concurrents.

Vodafone pourrait par exemple être tenté de céder ses activités mobiles aux Pays-Bas en échange du câblo-opérateur britannique Virgin, ce qui lui permettrait de se renforcer dans le fixe au moment où son concurrent BT fait le chemin inverse dans le mobile en achetant EE. Liberty pourrait de son côté déployer plus facilement une offre couplée fixe et mobile aux Pays-Bas, comme il vient de le faire en Belgique en rachetant Base. En revanche, Vodafone aurait peu intérêt à céder sa place à Liberty en Allemagne où il a mobilisé 7,7 milliards d’euros en 2013 pour mettre la main sur Kabel afin d’ajouter du fixe à son opérateur mobile local.

Les discussions s’annoncent donc complexes et pourraient qui plus est buter sur des questions de valorisations, les câblo-opérateurs étant structurellement mieux valorisés que les opérateurs mobiles. Quand Vodafone vaut 7 fois son Ebitda, Liberty affiche un multiple supérieur à 10. Cet écart vaut pour les filiales dans chaque pays.

John Malone reconnaissait également récemment les philosophies différentes des deux groupes: «faible leverage, faible risque et important retour aux actionnaires pour Vodafone. Je préfère augmenter la valeur d’entreprise».

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