Vivendi s’adapte à l'érosion de ses abonnés mobiles chez SFR

La base de clients abonnés de l’opérateur de téléphonie a chuté de 1,65% au premier trimestre sous l’effet de l’arrivée de Free Mobile
Olivier Pinaud

Le verdict est tombé: SFR a perdu 274.000 abonnés à ses offres de téléphonie mobile au premier trimestre, soit une érosion de 1,65% de sa base de clients (16,29 millions à fin mars). Le déclin est relativement conforme aux attentes. Orange a dans le même temps perdu 387.000 abonnés mobiles, soit quasiment 2% de sa base de clients. Les chiffres de Bouygues Telecom seront annoncés ce soir après la clôture de la Bourse de Paris. Iliad, la maison mère de Free Mobile, à l’origine des coups de canifs dans les bases de clients des trois opérateurs en place, doit également dévoiler ses chiffres trimestriels, les premiers depuis le lancement du service mi-janvier.

Si la direction de Vivendi estime avoir «bien résisté au nouveau contexte concurrentiel du marché du mobile français», l’arrivée de Free Mobile pousse les opérateurs à adapter leur structure de coûts. Bouygues Telecom a prévu de réduire de 6% sa base de coûts annuels, soit un montant d’économies de 300 millions d’euros. SFR lancera le même type de programme. Mais le groupe n’a pas encore dévoilé son ampleur. Sa mise en œuvre sera dirigée par Michel Combes, ancien directeur général de Vodafone en Europe, appelé à prendre les commandes de SFR cet été à la suite de la démission de Frank Esser en avril. Elle doit permettre de compenser la perte de chiffre d’affaires. Rien qu’au premier trimestre, les revenus de SFR dans la seule activité mobile ont chuté de 6,8% à un peu moins de 2 milliards. Ce métier représente 28% du chiffre d’affaires consolidé de Vivendi.

La direction du groupe estime que le pic de la perte d’abonnés a déjà été franchi. Le parc d’abonnés mobiles a recommencé à progresser en avril par rapport à fin mars, indique-t-elle. Pour autant, l’effet Free Mobile se fera sentir pendant encore plusieurs mois en raison de l’ajustement de la grille tarifaire, a rappelé hier soir Philippe Capron, le directeur financier de Vivendi, lors d’une conférence téléphonique. Le groupe s’attend toujours à une baisse de 12% à 15% de l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) de SFR en 2012.

En attendant une amélioration, le groupe s’en remet à ses autres métiers pour trouver un peu de croissance. L’opérateur de télécoms brésiliens GVT (+31%) joue ce rôle de moteur. Au bout du compte, au premier trimestre, le chiffre d’affaires consolidé de Vivendi n’a reculé que de 0,9% à 7,1 milliards d’euros. Et son résultat opérationnel (Ebita) s’est établi à 1,62 milliard d’euros, en repli de 4,9%.

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