Vivendi distribue un quart de sa capitalisation boursière

Entre 2014 et 2017, le groupe aura rendu 7 milliards d’euros à ses actionnaires. Et pourrait faire encore plus s’il ne trouve rien à acheter.
Olivier Pinaud

Vivendi se montre encore plus généreux qu’il ne l’avait annoncé. Le groupe de médias, qui a conclu ou lancé en 2 ans la vente de la majorité de ses actifs (Activision, Maroc Telecom, SFR et GVT), va retourner au total 5,7 milliards d’euros à ses actionnaires d’ici mi-2017. La somme s’ajoutera aux 1,3 milliard versés en 2014. En trois ans, sous l’effet de sa prise de contrôle par Vincent Bolloré, Vivendi aura ainsi rendu 7 milliards à ses actionnaires, soit le quart de sa capitalisation boursière.

Dans le détail, le groupe va verser un dividende d’un euro par action au titre de 2014, dont 80 centimes liés aux cessions. Ce montant sera maintenu pour les exercices 2015 et 2016. Des rachats d’actions s’ajouteront pour 2,7 milliards d’euros, soit environ 10% du capital.

A la tête d’un peu plus de 5% du capital, les différentes structures de Vincent Bolloré qui portent les titres Vivendi vont recevoir entre 2014 et 2017 environ 215 millions d’euros de dividendes, pour un investissement initial estimé à un milliard d’euros en prenant en compte la valorisation de 465 millions d’euros des chaînes D8 et Direct Star apportées à Vivendi en 2012. La part au capital de Vincent Bolloré sera mécaniquement augmentée à un peu moins de 6% grâce au plan de rachats d’actions.

Malgré la pluie de dividendes, Vivendi restera riche. Fin 2014, le groupe était assis sur une trésorerie nette 4,6 milliards d’euros. Elle augmentera encore après la conclusion de la vente du brésilien GVT à Telefonica, pour un montant en numéraire de 4,66 milliards d’euros, et l’encaissement des 3,9 milliards de la cession des derniers 20% au capital de Numericable-SFR. Après le paiement des 5,7 milliards d’euros de retour à l’actionnaire d’ici mi-2017, Vivendi pourrait ainsi détenir encore 7,5 milliards d’euros de trésorerie nette.

Pas de quoi pour autant faire tourner la tête de la direction du groupe et de son premier actionnaire, peu connu pour ses folies en matière d’acquisitions. Vendredi soir, le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, a indiqué aux analystes financiers que le groupe regarderait d'éventuelles opportunités d’acquisitions tout en observant une stricte discipline financière face aux multiples élevés dans le secteur. Faute d’achats, Vivendi pourrait même envisager de revoir à la hausse le retour aux actionnaires. Tout un programme.

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