Vivarte a quatre mois pour réduire des deux tiers sa dette

Une conciliation vient de s’ouvrir afin de restructurer la dette LBO de 2,8 milliards. Un niveau d’un milliard serait le maximum supportable par la société
Alexandre Garabedian

Entre Vivarte et ses créanciers, les négociations s’organisent. Le propriétaire des enseignes La Halle, André ou encore Kookaï, qui a pris début février la décision de suspendre tout remboursement sur sa dette de 2,8 milliards d’euros héritée de son rachat par Charterhouse en LBO en 2007, a annoncé hier l’ouverture d’une procédure de conciliation. Celle-ci laisse quatre mois pour trouver un accord à l’amiable, une durée prorogeable d’un mois.

En parallèle, le groupe de mode multimarques, conseillé par Rothschild, a obtenu l’accord de 91% des créanciers pour sa demande de suspension de ses clauses d’endettement (covenants) et des échéances à venir. Le rejet de justesse en janvier, de la précédente demande, avec moins des deux tiers de votes favorables, avait sonné le déclenchement des hostilités.

Il faut dire que depuis, la typologie des créanciers a évolué. Cette clarification était d’ailleurs l’un des objectifs de la suspension des paiements, avec la préservation du cash du groupe (près de 400 millions d’euros) et la volonté de rassurer les fournisseurs sur la pérennité des filiales opérationnelles, qui ne portent pas de dette. Avec la chute du prix de la dette Vivarte, qui traite juste en dessous de 50% du pair sur le marché du loan, le pool des créanciers s’est recomposé. De 170 environ début 2014, il serait tombé aujourd’hui à une centaine. Les banques prêteuses étaient déjà sorties avant l’annonce de février, à l’image de Natixis, qui aurait cédé fin 2013 le gros de sa créance résiduelle lorsque la dette traitait encore à 85% du pair, selon des sources financières.

Les créanciers s’organisent aussi. Les fonds de dette Oaktree et Canyon ont pris les devants en mandatant Houlihan Lokey et Weil Gotshal. Des rencontres avec le management de Vivarte et des visites de sites ont été organisées récemment.

La restructuration de dette à venir s’annonce comme l’un des plus gros dossiers des dernières années en France. Sur les 2,8 milliards d’euros de dette, la part junior (second lien) de 400 millions est réputée perdue, et les prix des loans plaident pour une décote de 50% sur la part senior de 2,4 milliards.

«Compte tenu de ses besoins d’investissements, le groupe peut supporter une dette d’un milliard au maximum», plaide un proche du dossier. Un montant plus en rapport avec un Ebitda qui n’a cessé de diminuer ces dernières années pour tomber à 300 millions environ en 2013.

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