Vincent Bolloré cultive son art du contre-pied chez Vivendi

Le groupe familial veut échapper à une OPA obligatoire sur le groupe de médias et de divertissement. L’action Vivendi trinque face au reflux spéculatif.
Agefi-Dow Jones
Vivendi siège
Alors que le marché escompte une offre de Bolloré sur Vivendi depuis des mois, l’homme d’affaires breton s’est allégé via des cessions de titres  -  Photo: Antoine Antoniol/Bloomberg.

Tangage boursier pour Vivendi. L’action du groupe de médias et de divertissement s’est classée mardi parmi les plus fortes baisses du CAC 40, lâchant 3,6 %, à 9,10 euros, après la cession de titres sur le marché par son principal actionnaire, le groupe Bolloré.

Selon des avis publiés par l’Autorité des marchés financiers (AMF), Compagnie de Cornouaille, une société par actions simplifiée liée au groupe Bolloré, a cédé, le 16 mai, environ 1,55 million d’actions du groupe de médias et de divertissement.

Ces cessions ont abaissé la participation du groupe dans Vivendi, de 29,5% à environ 29,3%, ce qui indique que Bolloré entend rester sous le seuil de 30% du capital et éviter ainsi de lancer une offre publique d’achat (OPA) obligatoire, ont commenté les analystes de Bank of America dans une note.

Vivendi prévoit d’annuler, au cours des prochains mois, environ 42 millions d’actions rachetées par le groupe, ce qui aurait conduit Bolloré à franchir mécaniquement le seuil de 30% du capital, synonyme d’OPA obligatoire. Bolloré avait précédemment indiqué qu’il ne demanderait pas à l’AMF de dérogation à cette obligation, le cas échéant.

Bolloré a cédé des titres afin de rester sous le seuil de 30%, ont confirmé, mardi, plusieurs sources proches du dossier à l’agence Agefi-Dow Jones.

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Incertitudes accrues

Les importantes liquidités dont Bolloré dispose alimentent depuis plusieurs mois les spéculations sur un rachat de 100% de sa principale division.

Le fait que Bolloré allège sa participation «ajoute de l’incertitude sur le calendrier d’un rapprochement Bolloré-Vivendi, mais nous considérons toujours comme solides les fondamentaux d’un tel rapprochement», indiquent les analystes de Bank of America.

Vivendi est le principal actif opérationnel de Bolloré après la cession des activités de logistique en Afrique et celle, en cours, de Bolloré Logistics. La trésorerie importante dont dispose Bolloré, la faible valorisation de Vivendi et la forte redondance entre les deux groupes plaident pour une OPA, ajoute la banque.

Pour Oddo BHF, Bolloré a souhaité se donner «plus de flexibilité» en maintenant sa participation sous le seuil de 30%. «Cette opération signifie que le groupe ne devrait pas lancer d’offre publique ces prochaines semaines», mais une OPA volontaire reste tout à fait possible d’ici à la fin de l’année, ajoute l’intermédiaire financier.

A court terme, le groupe pourrait continuer de céder des actions afin de compenser les annulations de titres prévues par Vivendi, prévient également Oddo BHF.◆

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