Valeant annonce sa douzième acquisition en un an

Le laboratoire canadien se diversifie dans la santé féminine en acquérant Sprout Pharma, producteur du «Viagra féminin».
Antoine Landrot

Après l’échec de son offre publique d’achat (OPA) hostile sur Allergan l’année dernière, Valeant Pharmaceuticals démontre qu’il n’est en rien découragé dans sa boulimie de croissance externe – et qu’il est assez œcuménique en terme de domaines thérapeutiques.

Après avoir acquis le spécialiste des maladies de l’intestin Salix Pharmaceuticals pour 11 milliards de dollars en avril dernier, le groupe canadien a annoncé hier être parvenu à un accord pour acquérir Sprout Pharma pour un milliard de dollars (895 millions d’euros), ainsi que plusieurs versements complémentaires en fonction de l’obtention de certains résultats. Prévoyant de conclure la transaction au cours du troisième trimestre, il procédera à un versement initial de 500 millions de dollars, suivi d’un second de 500 millions au premier trimestre 2016. Ce sera sa douzième acquisition anoncée en un an.

Le produit phare de Sprout Pharma est Addyi, plus connu sous le surnom de «Viagra féminin», un traitement sensé favoriser le désir sexuel chez la femme. L’annonce de l’achat de l’entreprise par Valeant survient le lendemain de l’approbation reçue par l’Addyi de la Food and Drug Administration (FDA) – l’agence sanitaire américaine.

Michael Pearson, le directeur général de Valeant, a indiqué hier sur la chaîne CNBC que les discussions avec Sprout duraient depuis trois semaines. Cindy Whitehead, sa co-fondatrice et directrice générale, a précisé avoir reçu de nombreuses marques d’intérêt depuis la recommandation positive émise précédemment par le comité consultatif de la FDA. Sprout était conseillé par la banque Perella Weinberg Partners.

L’Addyi a toutefois déjà connu une existence controversée, ce qui rend son potentiel commercial imprévisible. Certains craignent que la FDA n’ait subi des pressions sur fond de débat sur la discrimination, plus de dix ans après l’autorisation du Viagra. Les autorités lui avaient précédemment refusé son approbation par deux fois, au motif de son efficacité contestée et de ses effets secondaires, comme des chutes de tension, des nausées ou des pertes de connaissance. Il restera également à convaincre les assureurs de le rembourser.

Certains spécialistes du secteur évaluent ses ventes annuelles entre 100 et 300 millions de dollars. Le Viagra, un «blockbuster», a généré 1,7 milliard de dollars de revenus pour la seule année 2014. Valeant indique vouloir utiliser sa taille pour commercialiser le traitement à l’échelle internationale.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...