
Une nouvelle affaire de pollution met en cause Volkswagen
Alors que les procédures judiciaires liées au scandale du Dieselgate ne sont toujours pas terminées outre-Rhin, Volkswagen est dans le viseur de la justice européenne à propos d’une nouvelle affaire de contrôle de ses dispositifs antipollution. Athanasios Rantos, avocat général auprès de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), a déclaré jeudi que le groupe allemand basé à Wolfsburgavait illégalement mis en place un logiciel de contrôle de la température extérieure des véhicules à moteur thermique, en expliquant que ce «dispositif défectueux» altérait dans certaines conditions le niveau des émissions d’oxyde d’azote (NOx), un gaz susceptible d’entraîner de sévères problèmes respiratoires.
Déposée à l’initiative de consommateurs autrichiens qui demandent à être indemnisés, cette plainte concerne un logiciel permettant d’actionner une soupape utilisée pour faire recirculer les gaz d’échappement à la sortie du moteur. Le logiciel ferme cette soupape lorsque la température extérieure est inférieure à 15 degrés Celsius ou supérieure à 33 degrés, ainsi que pour des altitudes dépassant 1.000 mètres, ce qui accroît alors les émissions de NOx.
Athanasios Rantos a relevé que la CJUE avait jugé en décembre dernier que les systèmes de trucage des émissions étaient illégaux, même pour ralentir le vieillissement ou éviter un encrassement du moteur. Il a ajouté que la fourchette de température indiquée ne correspondait pas aux conditions réelles de conduite en Autriche ou en Allemagne, pays montagneux où les hivers sont souvent rigoureux. S’ils ne sont pas liés par l’avis des 11 avocats généraux de la CJUE, les 27 juges qui composent l’institution ont souvent tendance à suivre leur analyse.
Ce nouveau dossier fait en outre écho aux propos tenus par Hanno Jelden, responsable du développement du logiciel utilisé jusqu’en 2015 pour mesurer les émissions polluantes des moteurs diesel de Volkswagen. Lors d’une audience tenue jeudi devant un tribunal de la ville de Brunswick, il a admis que la culture d’entreprise du groupe avait incité ses dirigeants à se taire sur le sujet, même s’il avait de son côté informé ses supérieurs des problèmes soulevés par les tests biaisés à l’origine du scandale du Dieselgate. «Si j’avais imaginé les conséquences judiciaires que cette affaire a entraînées, je n’aurais jamais approuvé l’utilisation de ce logiciel», a déclaré l’ancien cadre dirigeant, en soulignant que le dispositif avait été initialement conçu pour réduire le bruit des moteurs.
Plus d'articles du même thème
-
ALD plonge en Bourse après l'annonce de ses objectifs
La filiale de la Société Générale spécialisée dans le financement automobile a présenté son plan «PowerUp 2026». Son action chute de plus de 10% à la Bourse de Paris lundi. -
L’appétit d’ogre de BYD, prêt à croquer le marché automobile européen
Les constructeurs chinois ne cachent plus leurs ambitions en Europe. Une concurrence prise très au sérieux par les acteurs continentaux et par Bruxelles. -
L'automobile américaine se met en grève
Les salariés de trois grandes usines situées dans le Michigan, le Missouri et l'Ohio ont entamé une grève ciblée dont l'impact devrait pour le moment rester limité.
Sujets d'actualité
- Société Générale : le mythe têtu de la «création de valeur»
- La Société Générale dévoile des ambitions décevantes pour 2026
- Après les années Oudéa, Slawomir Krupa met la Société Générale au régime sec
- L’ancien patron de la Bred, Olivier Klein, arrive chez Lazard
- La zone euro se dirige vers la récession
Contenu de nos partenaires
-
Exclusif
Séisme au Maroc: dans les coulisses du jour le plus long de Mohammed VI
L'Opinion a reconstitué les premières heures post sinistre du roi du Maroc pour répondre à la catastrophe naturelle la plus mortelle de son règne -
Spécial Pologne
« Les Russes veulent revenir » - la tribune d'Eryk Mistewicz
« Il y a 30 ans, le dernier soldat soviétique a quitté la Pologne. À en croire les idéologues de Poutine, les Russes aimeraient aujourd'hui retourner en Pologne et dans toute l'Europe centrale. Nous faisons tout, nous, Polonais et Ukrainiens, Français aussi, tous en Europe et aux États-Unis, pour les en empêcher », explique le président de l'Instytut Nowych Mediówryk. -
Editorial
Antonio Guterres, le prophète de malheur qui ne fait peur à personne
Le Secrétaire Général de l’Onu va crescendo dans les prévisions apocalyptiques