Un retour de cash aux actionnaires de TF1 ne fait pas l’unanimité

La cession de 31% d’Eurosport International apportera plus de 250 millions d’euros. Cette manne pourrait être consacrée à des acquisitions
Bruno de Roulhac

Avec la poursuite de la cession d’Eurosport, TF1 renforce son trésor de guerre. La filiale de Bouygues vient de céder 31% supplémentaires d’Eurosport International à son partenaire Discovery, qui en détient désormais 51%, près d’un an avant l’échéance de fin 2014.

L’accord valorise Eurosport sur la base d’une valeur d’entreprise de 902 millions d’euros, dont 85 millions pour Eurosport France, soit un produit de cession d’un peu plus de 250 millions. Ce prix présente une prime de 6% par rapport à la cession de 20% en décembre 2012, «du fait de la prise de contrôle» explique TF1, et fait ressortir un multiple de 12,7 fois le résultat d’exploitation (Ebit) 2013, contre 11,2 fois pour BSkyB, précise CM-CIC. Un «bon» prix pour Aurel BGC, tandis que Natixis misait sur 1 milliard. «Nous pensons que c’est une bonne opération pour TF1 et la direction a fait un excellent travail pour valoriser le groupe Eurosport», note JPMorgan.

TF1 conserve encore sa participation de 80% dans Eurosport France et aura la possibilité de la vendre ainsi que d’exercer son option de vente sur ses 49% restants d’Eurosport International en 2015. Natixis et CM-CIC valorisent 465 millions le solde d’Eurosport International, tandis que TF1 estime à 68 millions sa part d’Eurosport France. Soit un total de 533 millions, sans compter une trésorerie attendue par Natixis autour de 490 millions d’euros en 2014. Le groupe disposerait alors d’un milliard d’euros.

Toutefois, dès maintenant la chaîne de télévision pourrait utiliser la manne engrangée pour des acquisitions et un retour aux actionnaires. Natixis envisage un dividende de 200 millions d’euros, soit 1 euro par titre, et Gilbert Dupont de 250 millions (1,2 euro par action) dès cette année. Ce dernier envisage aussi une acquisition transformante. Et pour Gilbert Dupont, NextRadioTV, qu’il valorise 460 millions en cas de cession (mais vaut 367 millions au cours actuel et n’est pas à vendre), constitue «la cible idéale».

Néanmoins, Deutsche Bank ne croit pas trop à un retour de cash, anticipant plutôt le lancement de nouveaux programmes pour ralentir la baisse d’audience de TF1. La chaîne «a vocation à demeurer en situation de cash net», estime Oddo, tout en envisageant des financements de projets de développement interne, une distribution aux actionnaires (rachat d’actions ou dividende) et certaines acquisitions (dans le digital, la production TF1).

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