
Un millésime 2022 record en Europe et aux Etats-Unis pour les «buybacks»

Champagne pour les rachats d’actions. Le millésime 2022 s’est traduit par un record de part et d’autre de l’Atlantique, selon le décompte de S&P Global Market Intelligence.
Aux Etats-Unis, un nouveau record a été atteint à 1.140 milliards de dollars, contre 1.026 milliards en 2021. En Europe, 286 milliards de dollars de rachats sont intervenus l’an dernier, contre 291,5 milliards en 2021. Corrigé de l’effet baisse de l’euro et de la livre, le millésime inscrit également un record et illustre la tendance : l’Europe fait figure de nouvelle terre de conquête d’une pratique qui restait plutôt l’apanage des groupes nord-américains.
Au sein de la zone euro et au Royaume-Uni, 2022 a même constitué un millésime inédit selon une étude récente conduite par BNP Paribas Exane. Depuis deux ans, la banque traque le phénomène dans les principaux pays européens.
Le phénomène y a quasiment doublé à 161 milliards d’euros d’actions rachetées contre 84 milliards en 2021 (+91%), selon BNP Paribas Exane. Le nombre d’entreprises qui y ont eu recours a progressé de 11% à 183 sociétés, contre 165 un an plus tôt.

Programmes géants
Plus haut, plus loin, plus fort : selon le courtier, les programmes géants se sont multipliés en 2022 avec 39 % des initiatives engagées représentant plus de 3% de la capitalisation des sociétés en question. Ils ne représentaient que 12% en 2021. La taille des programmes a également augmenté. Un quart des groupes à la manœuvre ont opté pour des programmes nominaux de plus d’un milliard, souligne BNP Paribas Exane.
Les rachats d’actions gagnent de nouveaux adeptes mais restent avant tout une affaire d’habitués puisque 74 % des compagnies actives avaient déjà mené un programme en 2021. 45 % des grandes capitalisations s’y sont prêtées l’an dernier, contre 40 % un an plus tôt.
En termes géographiques, le Royaume-Uni est resté le pays le plus actif, avec 38 % des enveloppes exécutées. Les quatre principaux marchés (RU, France Pays-Bas et Allemagne) représentent à eux seuls 77 % des montants exécutés l’an dernier. Avec trois percées notables : les rachats ont doublé en Allemagne, triplé aux Royaume-Uni et même été multipliés par six en Italie.
A lire aussi: La Bourse et les entreprises se dopent aux rachats d'actions
Finance et énergie en pointe
Cet engouement ne doit rien au hasard. Les secteurs les plus actifs – la finance (37,9 milliards) et l’énergie (40,4 milliards), tirés par les groupes pétroliers, comme TotalEnergies – ont concentré à eux seuls près de la moitié des rachats exécutés en 2022. Ce coude-à-coude cache en réalité une vraie différence.
Pas moins de 38 opérations de rachat ont été effectuées chez les financières, mais seulement 7 chez les géants des hydrocarbures. L’effet rattrapage des financières, notamment les banques avides de rendre à leur actionnaires les résultats accumulés en raison des restrictions de distribution durant le Covid, commence pourtant à donner des premiers signes de faiblesse. A l’opposé, les secteurs des utilities et l’immobilier brillent par leur absence. Rien d’étonnant pour ces secteurs où le capital reste une denrée rare.
Plus d'articles Rachats d'actions
-
Les Big Tech se mettent aussi à racheter leurs titres
Apple a battu les records avec un programme de rachat d'actions de 90 milliards de dollars en 2022. -
Le groupe Bolloré prévoit de racheter une partie de son capital
Son offre publique d’achat simplifiée, soumise à la réception d’une attestation d’équité, ferait ressortir une prime de 12% sur le cours actuel. -
UniCredit pourra verser davantage à ses actionnaires en 2022
L’italien UniCredit pourrait verser davantage aux actionnaires sur ses bénéfices de 2022, a déclaré jeudi son PDG. S’adressant à Bloomberg Television au Forum de Davos, Andrea Orcel a déclaré : «notre ambition de distribution de capital pour 2022 était d'être en ligne ou supérieure à 2021, sur la base des chiffres que nous avions au bout de neuf mois, nous pouvons être plus élevés.» UniCredit a versé 3,75 milliards d’euros de dividendes et de rachats d’actions l’an dernier, soit 100% de son bénéfice net sous-jacent 2021, conformément à la stratégie d’Andrea Orcel. Il s’est engagé à atteindre la majorité d’un objectif de versement sur trois ans de plus de 16 milliards d’euros, même en cas de «grave récession».
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- UBS rachète Credit Suisse pour éviter la contagion
- Fraude fiscale : BNP Paribas, la Société Générale et Natixis perquisitionnées
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
-
Consommation
La grande distribution tisse sa toile en Afrique
Les hypermarchés, supermarchés et magasins «cash & carry» gagnent du terrain sur le continent face à la distribution traditionnelle. Dopées par l'essor de la classe moyenne, les dépenses de consommation sont en constante progression -
Tribune libre
«Le conseil d’administration, moteur du rôle de l’entreprise dans la société». La tribune d'Isabelle MacElhone
«Les sociétés commerciales jouent un rôle, une fonction, qui dépasse largement l’objet social que leurs fondateurs ont inscrit dans les statuts. Et ce n’est pas nouveau» -
Justice
Affaire Stormy Daniels: Donald Trump inculpé au pénal, une première pour un ancien président américain
L’ex-chef d'Etat est accusé d’avoir versé un pot-de-vin à une actrice pornographique. Il s'est dit « complètement innocent » et pourrait comparaître mardi 4 avril