Uber subit une déconvenue majeure sur le marché britannique

L’Autorité des transports londoniens révoque la licence d’exploitation du groupe de VTC dans la capitale. Celui-ci compte faire appel.
Yves-Marc Le Réour

Confronté à des enquêtes judiciaires et administratives dans de nombreux pays, Uber a essuyé vendredi un revers important et inattendu outre-Manche. Alors que le groupe américain de voitures avec chauffeurs (VTC) était présent depuis 2012 dans la capitale britannique, l’Autorité des transports de Londres (Transport for London ou TfL) a décidé de révoquer sa licence d’exploitation à compter du 1er octobre.

Uber Londres «n’est pas apte à détenir une licence d’exploitation de chauffeurs privés», a expliqué l’autorité qui se penchait sur le renouvellement de cette licence expirant le 30 septembre. TfL reproche notamment à la société de VTC son manque de réactivité dans la dénonciation de crimes dont ses chauffeurs seraient témoins et ses failles dans le contrôle de leur casier judiciaire. Elle dénonce aussi l’utilisation d’un logiciel permettant aux conducteurs d'éviter de se faire repérer par les autorités dans les zones où ils n’ont pas le droit d’opérer.

Uber, qui a déjà été contraint en Europe de se retirer des marchés hongrois et danois, a réagi en annonçant qu’il allait «contester immédiatement cette décision en justice». Il dispose pour cela d’un délai de 21 jours et sera en mesure de poursuivre son activité à Londres durant toute la procédure d’appel. «Les 3,5 millions de Londoniens utilisant notre application et les plus de 40.000 conducteurs agréés qui dépendent d’Uber pour vivre vont être estomaqués par cette décision», a fustigé Tom Elvidge, directeur général d’Uber Londres.

«L’apport d’un service innovant ne doit pas s’effectuer au détriment de la sécurité des clients», a déclaré le maire de Londres, Sadiq Khan, qui soutient pleinement cette décision. De façon logique, l’interdiction satisfait également la société des taxis londoniens («Black Cab») qui a souffert de la prolifération des chauffeurs d’Uber au cours des dernières années, en estimant qu’ils représentaient une concurrence déloyale.

En revanche Tom Thackray, directeur du pôle innovation de la confédération patronale de l’industrie britannique (CBI), est plus réservé. «Il n’est pas dans l’intérêt de notre économie ni dans celui des habitants de Londres de restreindre de nouveaux produits et services», juge celui-ci. Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a de son côté déploré une décision «pas très justifiée», jugeant «les chauffeurs de taxis londoniens lents à s’adapter».

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