Total lève le voile sur sa galaxie de filiales

Le pétrolier publie la liste de ses 903 filiales consolidées. Il prévoit de retirer neuf d’entre elles de paradis fiscaux d’ici à fin 2016.
Antoine Duroyon

Quelques heures après les déclarations de François Hollande au Parisien, dénonçant l’optimisation fiscale de grands groupes français, Total a publié sur son site internet la liste de ses 903 filiales consolidées. Si le pétrolier évoque une «coïncidence», rappelant que le directeur général Patrick Pouyanné avait pris l’engagement de cet effort de transparence fin janvier dans un entretien au Monde, force est de constater que cette diffusion tombe a point nommé.

Alors qu’il publiait jusqu’alors une liste sélective de 223 filiales significatives, le groupe a jugé «utile» de lever complètement le voile afin «de dissiper tout malentendu».

«Cette publication donne à Total l’occasion de confirmer les engagements déjà pris par le groupe : Total n’implante plus de filiales dans des pays considérées comme des paradis fiscaux (selon ses propres critères, ndlr) et poursuit autant que possible le mouvement de retrait des filiales localisées dans ces pays», indique un communiqué. Dans les colonnes du Monde, le successeur de Christophe de Margerie avançait fin janvier des raisons opérationnelles ou comptables pour justifier ces implantations. «On peut par exemple y tenir des comptes en dollars, ce qui est impossible en France», déclarait-il, réfutant toute intention d’optimisation fiscale.

La compagnie, qui précise avoir retiré 14 filiales depuis 2012, en identifiait encore 19 à fin 2014 (quinze aux Bermudes, trois aux Iles Caïmans et une aux Bahamas). Au sein de ce bloc, Total travaille au retrait effectif de 9 filiales d’ici à la fin 2016. Elles seront transférées en France ou aux Pays-Bas. En revanche, le groupe ne considère pas le Botswana, pays figurant pourtant sur la liste noire de Bercy des Etats non coopératifs et où il possède une filiale à 50,1%, comme un paradis fiscal.

Par ailleurs, Total rappelle «qu’il n’est pas envisageable de fermer la totalité de ces filiales pour des raisons opérationnelles ou juridiques, notamment dans le cas où Total n’est pas l’actionnaire décisionnaire dans les sociétés en question». C’est le cas, par exemple, de filiales basées aux Bermudes mais opérant en Angola ou au Nigeria, dont le groupe détient respectivement 13,6% et 15% des intérêts.

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