
TNT Express est contraint de renoncer à son objectif de rentabilité à l’horizon 2015
Le veto mis début 2013 par Bruxelles au rachat de TNT Express par l’américain UPS doit sembler bien amer au groupe de messagerie néerlandais. Sans attendre la publication de ses résultats trimestriels le 27 octobre prochain, TNT a indiqué hier avoir constaté depuis fin juillet «une nouvelle détérioration des conditions économiques en Europe ainsi qu’une augmentation de la pression concurrentielle».
En conséquence, il abandonne sa prévision d’une marge d’exploitation ajustée de 8% pour ses divisions Europe et Amériques à l’horizon 2015, qui supposait une croissance économique comprise entre 2 et 3% sur le Vieux Continent.
TNT «n’a pas émis d’avertissement pour 2014, mais les perspectives données à cette échéance ont toujours été vagues et qualitatives», relèvent les analystes d’ABN Amro. Malgré l’accélération des programmes d’investissement et d’économies de coûts mis en œuvre par le groupe, «il faudra de façon réaliste attendre entre 3 et 5 ans pour enregistrer les pleins bénéfices de ces initiatives», souligne le directeur général Tex Gunning.
La réorganisation du groupe repose sur trois principaux piliers: un recentrage sur la clientèle des PME et sur certaines industries clés (industrie, automobile, haute technologie, santé, biens de consommation), des gains de productivité liés à une automatisation croissante combinée à une infrastructure informatique performante, et enfin la création de trois secteurs géographiques (marché domestique, Europe, Proche-Orient) soutenus par des services partagés.
TNT passera par ailleurs une provision de 50 millions d’euros au troisième trimestre dans le cadre d’un règlement à l’amiable concernant une enquête ouverte en 2010 par l’Autorité française de la concurrence, qui soupçonne des pratiques anti-concurrentielles sur le marché des colis postaux. Fedex, Royal Mail, Deutsche Post et La Poste sont également visés par cette enquête. L’accord «comprendra une réduction de l’amende, sachant que le montant précis de cette dernière ne sera pas connu avant fin 2015», ajoute le groupe.
«Etant donné que son programme de redressement doit s’attaquer à plusieurs années de sous-investissement et de mauvaise gestion, nous pensons que TNT mettra du temps à sortir de l’ornière», juge Damian Brewer, analyste chez RBC Capital. La chute du titre de 9,6% à 5,1 euros hier porte son repli à près de 25% depuis le début de l’année.
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Paris - La fin mi-octobre des mises à jour de Windows 10, le logiciel d’exploitation de Microsoft, suscite les critiques d’associations et les inquiétudes de nombreux utilisateurs qui craignent de devoir changer leurs ordinateurs. Qu’en est-il de cet arrêt, et quelles seront ses conséquences ? Que va-t-il se passer le 14 octobre ? A partir du 14 octobre, les ordinateurs fonctionnant avec Windows 10, une version apparue en 2015, cesseront de recevoir des mises à jour de la part de son développeur, Microsoft. Ces correctifs étaient destinés à «mettre régulièrement à jour le système d’exploitation, car il était devenu la cible de nombreuses cyberattaques», explique à l’AFP Martin Kraemer, spécialiste de la sensibilisation à la sécurité au sein de l’entreprise américaine KnowBe4. Quelles conséquences pour les consommateurs ? Dans une note en ligne, Microsoft a conseillé aux utilisateurs de passer à Windows 11, disponible depuis 2021. Mais certains ordinateurs ne sont pas compatibles avec cette transition : pour ces cas, l’entreprise propose une formule de mises à jour étendues, au tarif de 30 dollars et pour une durée d’un an. Une situation dénoncée par des associations de consommateurs. Aux États-Unis, l’association Consumer Reports a déploré le fait que «des ordinateurs incapables de faire fonctionner Windows 11 étaient encore disponibles à la vente en 2022 et 2023", et risquent ainsi de devenir obsolètes trois ans après leur achat. En France, une coalition de 22 associations, dont l’UFC-Que Choisir et Halte à l’obsolescence programmée (HOP), ont lancé une pétition pour demander des mises à jour gratuites jusqu’en 2030. Sollicité par l’AFP, Microsoft a refusé d’indiquer combien d’utilisateurs seraient concernés. Mais selon Consumer Reports, près de 650 millions de personnes à l'échelle mondiale utilisaient Windows 10 au mois d’août. D’après une autre association américaine, le Public Interest Research Group (PIRG), jusqu'à 400 millions d’ordinateurs seraient incompatibles avec Windows 11. Quels sont les risques ? Pour les utilisateurs qui ne peuvent pas passer à Windows 11 et qui continueraient à utiliser Windows 10 sans souscrire à l’extension de mises à jour Microsoft, les vulnérabilités face aux cyberattaques vont s’accroître. «En ne recevant plus les mises à jour, vous n'êtes plus protégés contre les menaces cyber les plus récentes», explique Martin Kraemer. Si le danger est «très difficile» à quantifier, selon le spécialiste, il est certain que les utilisateurs de Windows 10 deviendront des cibles privilégiées pour les cyberattaquants en quête de failles de sécurité. Les applications sont aussi concernées, soulève Paddy Harrington, analyste au sein du cabinet américain Forrester. «Les fournisseurs d’applications comptent sur le fournisseur du système d’exploitation pour assurer certaines fonctionnalités et si celles-ci ne sont pas mises à jour, le fournisseur d’application ne peut pas s’assurer que son application continuera à fonctionner correctement», assure-t-il. Quelles options alternatives ? Interrogés au sujet de l’efficacité de logiciels antivirus, les experts soulignet leur insuffisance face à un système d’exploitation non mis à jour. «Il y a une limite à la protection qu’ils peuvent offrir (...). C’est bien mieux que de ne rien faire, mais cela devrait être une solution temporaire, le temps de trouver une solution permanente», déclare Paddy Harrington à l’AFP. Reste la possibilité de changer pour un autre système d’exploitation, en gardant son ordinateur. Des logiciels libres, tels que Linux, peuvent ainsi être utilisés, mais nécessitent d'être installés par l’utilisateur. «Tant que vos applications supportent ce système d’exploitation et que vos outils de gestion et de sécurité le prennent en charge, c’est un bon choix», assure Paddy Harrington. Mona GUICHARD © Agence France-Presse